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18/02/2012

QUAND L'EUROPE SOUFFRE......

Editorial

 La situation de la Grèce ne manque pas d’inquiéter l’ensemble des Européens. Ici ou là, il est fait état des atermoiements grecs et dans le même temps comment ne pas comprendre les angoisses et le sentiment de grande souffrance du peuple grec qui se voit confronté à un énième plan de rigueur !

Quid de la responsabilité des peuples ? Quid de la responsabilité des gouvernants ? Quid, d’ailleurs, d’une éventuelle coresponsabilité des uns et des autres?

Les causes qui sont à l’origine de la situation actuelle sont multiples. Une fois de plus, prendre parti radicalement pour une thèse plutôt que pour une autre n’est pas, dans les circonstances actuelles, chose aisée, tant les torts sont partagés.

Oui, l’Europe, ses institutions, mais plus encore les gouvernements de chacun des Etats qui la composent sont responsables et le demeureront au regard de l’Histoire qui passe, des conséquences dramatiques résultant de mauvaises décisions prises, de choix dangereux pour l’avenir de la zone euro et du manque de solidarité.

L’Europe n’est pas aujourd’hui assez défendue par ceux-là mêmes qui devraient faire œuvre pédagogique et ne jamais se lasser d’expliquer  encore, encore et toujours.

Quand l’Europe souffre, quand les peuples d’Europe souffrent, il faut en appeler à leur conscience, à leur intelligence et les aider à ouvrir les yeux et à s’éloigner des sirènes de la discorde et de la division.

L’Europe des citoyens doit en appeler à un sursaut démocratique, à une prise de conscience généralisée afin de préserver les acquis de la construction européenne.

La rigueur est en soi une exigence. Elle ne saurait cependant être un idéal abstrait et apparaître comme étant la solution miracle permettant de résoudre tous les problèmes auxquels les sociétés d’Europe sont aujourd’hui confrontées.

A cet égard, la « règle d’or » a moins à être inscrite dans la Constitution que dans les esprits et la conscience des dirigeants.

Il s’agit d’une règle d’un tel bon sens que l’on a du mal à imaginer que des dirigeants puissent manquer à cette exigence de voter autant que faire se peut un budget en équilibre.

Sans doute n’est-il pas inutile de rappeler que les critères de Maastricht avaient déjà posé cette règle de base en fixant à 3% le pourcentage limite des déficits des budgets des différents Etats. Il est donc permis de s’interroger sur les raisons qui ont pu conduire nombre de dirigeants à « oublier » ou à « s’éloigner » de ces critères et à exiger ensuite de la part de leurs peuples des efforts trop souvent injustes et trop rapides.

Etrangler des peuples, faire porter la responsabilité de gestions erratiques et inconséquentes à des citoyens tenus abusivement pour les seuls et uniques responsables ne saurait être acceptable.

L’Europe a un sens. Elle doit veiller à assurer le développement dans la solidarité de peuples qui ont accepté de s’associer dans une démarche commune et dans le respect de règles librement établies en commun.

Si des erreurs ont été commises, elles se doivent d’être dénoncées et, le cas échéant, sanctionnées, mais pas au prix d’une asphyxie.

L’Europe, et avec elle chacune de ses composantes, chacune des nations qui font partie de l’Union, doivent trouver les solutions qui, dans la durée et la sérénité, permettront de retrouver le chemin de la croissance et avec elle celle de l’espérance.

La construction de l’Europe a favorisé la paix et devait la préserver. Puissent la crise et les ressentiments qui s’installent dans le cœur des peuples ne pas être des facteurs de guerre pour demain !

 Gérard-David Desrameaux

Président-Fondateur du RCE

 

 

08/01/2012

UN ESPOIR POUR L'EUROPE

Editorial

8 Janvier 1996, 8 janvier 2012, souvenons-nous en ce jour de commémoration, de ces paroles de François Mitterrand, reproduites ci-dessous, prononcées alors qu’il était encore chef de l’Etat, moins d’un an avant sa disparition. Puissent-elles guider l’action de celles et de ceux qui, à quelque degré de responsabilité qu’elles ou qu’ils occupent, peuvent agir sur la marche du Monde et plus particulièrement sur le destin de l’Europe.

Dans une intervention prononcée lors d’un banquet républicain de Château-Chinon le 28 janvier 1995, il réaffirme sa foi en la construction européenne et invite ses successeurs à ne pas abandonner cet objectif :

« Une vie : ce n’est pas très long, elle se fixe sur certains points majeurs qui finissent par la dominer (….)

Le deuxième point, c’est l’Europe. Vraiment, j’exprime là mon souhait le plus profond (…) Je serais trop triste de voir mes successeurs abandonner cet objectif. Je ne parle pas simplement du prochain, mais des autres, même si je ne suis plus là pour le voir. Je saurai porter en moi-même cet espoir que d’autres générations avant nous ont reçu en héritage : il faut réussir l’Europe. Et on ne peut pas réussir l’Europe en ne faisant les choses qu’à moitié, en ménageant ceux qui sont pour et ceux qui sont contre. Il faut faire un choix catégorique et clair. C’est celui que j’ai fait lorsque j’ai proposé un référendum sur le traité de Maastricht qui n’était pas un traité populaire, qui était un traité à peu près illisible. Vous imaginez ce que c’est de traiter ce type de problèmes avec douze pays, de langues différentes, avec des mentalités, des usages, des coutumes, des traditions qui ne se rencontraient pas ? Il n’a pas été facile de faire admettre cela par les Français. Mais nous l’avons fait puisque nous l’avons emporté par 51 % des suffrages contre 49 %. Nous avons pris nos risques, car un référendum qui eût été manqué aurait entraîné des conséquences politiques considérables.  Et j’aurais été  en première ligne. Mais on l’a fait ! De même que nous avons fait le marché unique, de même que nous avons fait toute une série de traités et de conventions qui ont renforcé l’Europe. Je sais bien que ce n’est pas une panacée. L’Europe de demain sera difficile à vivre. Mais il serait plus difficile encore de vivre sans Europe, parce que chacun des pays de l’Europe serait alors assujetti à des intérêts plus lointains. Nous n’en avons pas fini avec le temps des empires, mais aujourd’hui, la puissance des empires s’exprime davantage par les moyens économiques que par les moyens militaires.

Alors garantissons-nous, tout en préservant ce que nous sommes. Aucun d’entre nous ne songe à abolir l’idée de patrie, mais je ne vois pas pourquoi on refuserait la solidarité, l’association et même la renonciation à certains aspects de la souveraineté dès lors que cela est nécessaire pour le bien commun.»

Gérard-David Desrameaux,

Président-fondateur du RCE

30/12/2011

BATIR UNE EUROPE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

Editorial

 

L’Europe « fait la une » de la plupart des journaux, quotidiens, hebdomadaires et mensuels. Mais cette «une» n’est pas à son avantage. Les titres se suivent et se ressemblent, ainsi : «Europe, le sommet de la dernière chance», « Semaine cruciale pour l’Europe », « La semaine de tous les risques».

Les eurosceptiques qui n’attendent qu’une chose, à savoir que sonne le glas de l’Europe et que disparaisse cette union abhorrée et décriée peuvent bomber le torse et dire avec délectation : « On vous l’avez bien dit, nous avions raison, l’Europe est un projet voué à l’échec ».

Les nationalistes et les souverainistes de tous les pays haussent le ton. Ils se croient autorisés à proclamer la bonne nouvelle : l’Europe se meurt, l’euro sombre ! Voilà ce que semblent, en effet, entonner les plus farouches adversaires de la construction européenne.

Au lieu de cela, nous disons : « Peuples d’Europe, ressaisissez-vous, ne vous laissez pas dépossédés d’un projet qui est le vôtre et qui ne doit pas être dénaturé par ceux qui pensent « l’Europe » qu’en termes de marchés, de commerce, de concurrence, alors que l’Europe doit d’abord être celles de peuples unis, désireux de s’associer dans une démarche commune afin de compter aujourd’hui et demain sur la scène du monde.

L’Europe, c’est avant tout un projet de civilisation, un projet de société. Elle passe par des échanges et des liens culturels de plus en plus forts afin de cimenter ses bases et faire en sorte qu’elle bénéficie des atouts de sa diversité et non qu’elle subisse les désagréments de ses différences.

L’Union de l’Europe  ne saurait à cet égard s’accommoder du climat malsain qui se développe actuellement en son sein et accepter que des irresponsables s’en prennent, les uns aux Anglais, les autres aux Italiens, aux Grecs, aux Européens du sud, aux Allemands, voire aux Français.

Il y a là des relents de nationalisme qui ne sied pas à notre projet commun : bâtir une Europe des peuples et des citoyens.

François Mitterrand rappelait souvent que : « Le nationalisme, c’est la guerre ».

Puisse l’avenir nous épargner le retour des vieux démons, tout en sachant que le patriotisme, y compris un certain patriotisme européen, ne doit pas être confondu avec le nationalisme exacerbé que nous dénoncions en tant que facteur de fanatisme.

Un patriotisme européen qui ne serait pas porté à l’outrance permettrait sans doute de développer chez les peuples d’Europe le sentiment d’appartenir à cette communauté de destin que nous appelons de nos vœux et de forger une identité sans laquelle rien de sérieux ne se construit.

En un temps où de grands ensembles émergent et où s’édifient des Etats-continents, l’Europe ne peut demeurer une simple zone d’échanges et de circulation car c’est son existence-même qui risquerait à terme d’être compromise.

Un juste équilibre doit dès lors être recherché : forger une puissance européenne dotée d’une identité, de principes et de valeurs sans pour autant sombrer dans les excès d’un nationalisme outrancier qui serait dévastateur pour la France, l’Europe et le Monde.

 

Gérard-David Desrameaux,

Président-fondateur du RCE