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11/09/2011

A L'ATTENTION DES CANDIDATS A L'ELECTION PRESIDENTIELLE

Editorial

Peu à peu les candidats à l’élection présidentielle, qu’ils soient candidats virtuels ou non, candidats à la candidature ou candidats bien réels, font entendre le son de leur voix et esquissent le développement de certains thèmes et propositions qu’ils comptent mettre au cœur du débat qui permettra aux Françaises et aux Français de les départager.

A cet égard, il me paraît important pour tout candidat sérieux qu’il soit en mesure de mettre en valeur le rôle moteur qui peut être et doit être celui d’un chef d’Etat qui s’en tient à l’essentiel montrant la voie, la direction qu’il faut emprunter.

Aussi, est-il fondamental pour tout candidat crédible d’insister sur sa conception de la « fonction présidentielle » et de mettre en valeur son « approche du pouvoir ». C’est cette approche qui permettra en effet au corps électoral de trancher.

Ce n’est pas, ce n’est plus d’un catalogue, d’un programme trop souvent tributaire du temps et de la conjoncture, dont l’électorat a besoin mais d’un projet, d’une orientation et d’une vision que j’aime qualifier de « grand dessein ».

La France n’attend pas d’un  président qu’il soit « normal » ou « anormal », mais un président qui préside, arbitre au sens noble du terme et soit capable de proposer un grand dessein.

Aux forces politiques, aux clubs et aux partis d’élaborer des programmes et propositions. A l’Homme d’Etat, d’incarner cette vision, ce grand dessein et de parler le langage de la vérité et de la sincérité.

Parmi ces grands desseins, je citerai volontiers, notamment, mais il en existe évidemment d’autres sur lesquels j’aurai l’occasion de revenir au cours des prochains mois :

-         la défense du pluralisme passant nécessairement par une loi électorale plus juste permettant une représentation aussi fidèle que possible des différentes sensibilités politiques du pays ;

-         la volonté de gouverner autrement, en tenant davantage compte de ces différentes sensibilités avec le souci constant, d’une part, de privilégier l’intérêt général et, d’autre part, de rompre avec la politique stérile du bloc contre bloc, du camp contre camp qui conduit à une impasse. Une telle volonté, un tel choix, il faut le savoir, implique une approche plus consensuelle de l’exercice du pouvoir, car dénoncer  le bloc contre bloc implique que le Parlement redevienne le lieu par excellence du débat débouchant le cas échéant sur des majorités à géométrie variable selon les thèmes et sujets abordés. Refuser cette logique en se contentant de dénoncer le bloc de gauche contre le bloc de droite reviendrait à accepter l’émergence d’un nouveau bloc contre d’autres blocs et ne changerait pas fondamentalement la donne ;

-         s’agissant de l’Europe, autre grand dessein, il me paraît fondamental que tout candidat sérieux ne laisse pas en jachère ce terrain. Tout candidat crédible doit s’inscrire dans la lignée des pères-fondateurs de l’Europe et des grands Européens du vingtième siècle en se faisant le héraut de cette cause-là et le porte-parole d’une Europe politique, citoyenne, humaniste et solidaire, sans hésiter à parler de fédéralisme. A cet égard, face à la montée des populismes, qu’il convient vraiment d’opposer, comme on sépare le bon grain de l’ivraie, au concept de prise en compte des aspirations légitimes des peuples, il y a un travail considérable à faire tendant à démontrer que l’Europe doit être plus unie, plus sociale, plus humaine et plus identifiable. A cet égard encore, tout candidat crédible devrait pouvoir reprendre à son compte, en ces temps d’incertitude, la formule de François Mitterrand : « La France est notre Patrie, l’Europe est notre avenir » ;

J’ajoute que celui ou celle qui bannira de son vocabulaire les petites phrases assassines et rejettera l’invective, les jeux de mots faciles, les insultes et le dénigrement de l’autre, des autres, devrait avoir notre préférence, car celui-ci ou celle-là aurait compris ce que gouverner veut dire et pris l’exacte mesure de la tâche à laquelle il entend se consacrer.

J’ajoute encore que la France a besoin de consensus mais pas d’un consensus mou qui serait synonyme d’inaction et qui conduirait à ne rien changer de peur de réveiller les passions et de susciter des conflits.

Il faut un consensus fort pour agir, pour faire évoluer les choses et entraîner celles et ceux qui veulent agir dans l’intérêt de la France, de l’Europe et du monde ; de la France en veillant à ce qu’elle soit plus unie, de l’Europe en la fédérant et en la consolidant, du monde en contribuant avec les autres peuples à ce qu’il soit mieux organisé.

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE

*Cet éditorial est également porté sur le site ECP

16:42 Publié dans Editoriaux | Lien permanent | Commentaires (0)

22/08/2011

CRISE DE LA DETTE : REFORME,RIGUEUR,EQUITE

 Editorial

 

Depuis la faillite de la banque « Lehman Brothers » et la crise financière de 2008, l’économie mondiale n’a pas cessé de vivre dangereusement au bord d’un précipice redoutable.

Hier, le doute portait sur les banques. Désormais, il porte sur les Etats. La crise ne cesse de se développer et chaque jour apporte son lot de nouvelles alarmistes mettant les marchés, les opérateurs, les agences de notation, les spéculateurs, en d'autres termes, tous ces nouveaux dieux de la scène mondiale dans un état de transe, aggravant ainsi la crise, compromettant, ce faisant, la consommation, le financement des entreprises, autrement dit, la reprise.

Or, face à cela, les Etats semblent particulièrement démunis. On l’a vu hier aux Etats-Unis avant et après l’annonce de la dépréciation de la note de cette puissance par l’agence Standard & Poor’s. De même, on constate, aujourd’hui, une certaine impuissance de la zone euro à trouver une solution acceptable par tous les Etats.

Paris et Berlin viennent de faire savoir qu’ils ne sont pas favorables à la mutualisation des dettes européennes. L’idée souvent émise au cours des derniers mois de créer des « eurobonds », la chancelière, Mme Merkel, s’y montrant depuis le début hostile,  n’est certes plus totalement exclue mais n’apparaît  comme étant possible aux yeux des dirigeants français et allemands actuels qu’au terme d’un long processus d’intégration et d’harmonisation des politiques de l’ensemble de la zone euro.

Faut-il y voir un signe de bon sens ou plutôt un signe d’absence de volonté politique et d’engagement fort de la part de ces deux pays dans un projet sérieux, crédible de construction européenne ? La question mérite assurément d’être posée.

Le Fonds de stabilisation financière (FSF) est certes une excellente initiative mais il y a urgence et il est nécessaire d’accélérer sa mise en place et de le doter de moyens nettement supérieurs eu égard à sa mission et en l’absence regrettable, à mon sens, d’ « eurobonds » (d’euro-obligations) dont la création aurait été un signal fort, en l’entourant bien évidemment de conditions strictes imposées aux Etats emprunteurs.

L’idée de taxer les transactions financières est une autre bonne idée, mais au-delà des intentions, il faut désormais passer aux actes et accélérer le processus.

Evoquer une gouvernance économique de la zone euro, autre idée que nous défendons depuis des années est une autre bonne idée mais elle ne saurait se limiter en tout et pour tout à deux réunions annuelles des chefs d’Etat et de gouvernement sous la présidence du conseil européen, M. Von Rompuy. Ce serait dérisoire et dépourvu de toute efficacité alors qu’il faut anticiper et être particulièrement  réactif.

Aujourd’hui, les Etats sont, me semble-t-il, en droit d’exiger du secteur privé et notamment bancaire plus de bienveillance et de coopération.

Il est temps, en effet, que la politique fasse prévaloir  son autorité sur celle des seuls marchés dont le pouvoir ne saurait être absolu sans porter gravement atteinte au concept d’intérêt général et tout simplement à l’autorité des Etats.

Les manifestations contre les inégalités sociales s’étendent dans nombre de démocraties. Des indignés se font entendre en Grèce, en Espagne, en Italie, en Israël.  Après le printemps arabe connaîtrons-nous un automne des démocraties occidentales ?

Les plans de rigueur, l’absence d’espoir et le sentiment que l’injustice progresse sont autant d’éléments qui sont de nature à dégrader le climat social et au-delà la stabilité de nombre de pouvoirs. Les pouvoirs publics, précisément, seraient bien inspirés d’en tenir compte.

Il ne saurait y avoir de solution permettant une authentique sortie de crise sans que ne soit pris en considération des notions d’équité et de juste répartition dans l’effort demandé à tous et à chacun dans le cadre des plans de rigueur élaborés ou en voie de l’être.

L’injustice, non seulement ressentie mais vécue, interpelle tous les dirigeants au-delà de leurs sensibilités politiques.

L’équité et la recherche d’un certain équilibre doivent être au centre de la question de l’effort qui sera demandé à l’ensemble des peuples, victimes de la dette.

On ne pourra, en effet, demander des efforts supplémentaires en l’absence de signes forts prouvant que la charge du fardeau est équitablement répartie entre ceux qui peuvent le plus et ceux qui peuvent le moins. Mais il faut ajouter et insister sur le fait que même cette recherche d’équité s’avèrerait vaine et donnerait l’impression que l’on remplit un puits sans fond si l’on ne procédait pas dans le même temps à une refonte en profondeur d’un système économique, monétaire et financier qui a montré ses limites et les conséquences dramatiques qu’il peut engendrer pour les Etats comme pour les particuliers.

Réforme, rigueur et équité doivent être les mots clés des temps qui viennent.

C’est à ce prix et à ce prix seulement que les hommes politiques ayant le sens de l’Etat pourront en appeler à la sueur, au sang et aux larmes à l’instar d’un certain Sir Winston Churchill !

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE

19/07/2011

DES VOIX SE FONT ENTENDRE POUR SORTIR DE LA CRISE

 

Editorial

 La crise de la dette ou des dettes, dite à tort crise de l’euro, commande une nécessaire solidarité entre les Etats membres de l’Union. Il est tout à fait impératif  d’emprunter les voies de la raison et ne pas céder aux sirènes du renoncement pour les uns et au reniement pour les autres.

L’Europe ne saurait être sacrifiée sur l’autel des marchés, de la spéculation et abandonnée entre les mains d’aventuriers pour qui le devenir de notre continent semble être le dernier de leurs soucis.

Une solution peut être dégagée qui fera appel à l’intelligence, au bon sens et aux intérêts légitimes des uns et des autres, c’est-à-dire à la fois aux emprunteurs et aux prêteurs, aux établissements financiers et aux contribuables, aux Etats et aux peuples.

Quelques enseignements doivent être tirés d’ores et déjà de la crise à laquelle nous sommes confrontés depuis déjà quelques années si l’on tient compte de ses prémices.

Des erreurs ont été commises. Trop de laxisme a conduit certains (Etats, institutions financières, individus) à ne pas respecter un minimum de règles communes, alors qu’il convenait dès le départ, dès la création d’une monnaie unique de se doter des moyens nécessaires à la mise en œuvre d’une politique commune et à tout le moins de politiques convergentes.

Les solutions passent, en effet, par un renforcement de ce que l’on peut qualifier de « fédéralisme économique » au sein de la zone euro. Une politique monétaire appelle une authentique « gouvernance économique » au niveau de cette zone, en l’absence d’un gouvernement européen dont il faudra bien que se dote un jour cet ensemble quand il apparaîtra que les temps sont venus pour aborder une phase nouvelle et décisive de la construction européenne.

On ne peut à cet égard que saluer une série de déclarations, propos et tribunes allant dans ce sens. Je fais ici allusion à des propos récents de MM. Trichet et Juncker et plus récemment à une tribune publiée dans le journal Le Monde, intitulée « Une vision claire pour l’euro » afin qu’il sorte renforcé de cette crise, par MM. Jacques Delors, Felipe Gonzalez, Romano Prodi, Etienne Davignon et Antonio Vitorino, tous éminents européens ayant concouru à la construction de l’Union au cours des précédentes décennies dans la lignée des pères fondateurs.

Cela répond tout à fait à notre attente et au souhait souvent exprimé ici.

Je rappelle que dans un communiqué du 9 mai 2010, le bureau du RCE, regrettant le silence des politiques, notamment des plus européens d’entre eux, alors que la monnaie européenne était attaquée et que l’idée même de construction européenne était une nouvelle fois dénoncée par les eurosceptiques de tous bords, indiquait :

« Il est urgent et indispensable que des autorités européennes incontestables, des hommes d’Etat, des personnalités politiques, des universitaires, des philosophes, des juristes, des économistes, notamment, qui ont consacré l’essentiel de leur vie à la construction de l’union européenne, fassent entendre  le son de leur voix et lancent un appel solennel en vue de sauver le concept même d’ « Europe Unie » en indiquant la marche à suivre pour franchir une étape décisive. »

A l’instar des appels lancés par les personnalités précitées, puissent d’autres Européens convaincus et surtout acteurs majeurs de la construction européenne, transcendant leurs divergences, leurs origines et leurs sensibilités, faire entendre le son de leur voix et ne pas baisser la garde. Puissent aussi les candidats à l’élection présidentielle attachés à cette construction élever le ton et faire preuve d’audace.

J’indiquais récemment que l’Union devait se doter des instruments de la puissance. Aujourd’hui, le temps presse. Le salut passe par cette prise de conscience. Franchissons les pas décisifs qui permettront d’installer dans la durée cette entité, l’Europe, comme première puissance économique du Monde.

 Certes, pour y parvenir,  des efforts devront être consentis par les uns et les autres. Une certaine rigueur sera nécessaire mais elle suppose que l’équité l’accompagne et que les efforts imposés aux peuples et aux Etats soient étalés dans le temps et partagés par les établissements financiers afin d’éviter aux uns comme aux autres qu’ils ne périssent guéris.

 

Gérard-David Desrameaux

Président fondateur du RCE