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26/02/2019

L'état de l'Europe à la veille d'échéances décisives

Editorial

 

L’Europe affiche une division dramatique face à la montée en puissance des nationalistes qui rêvent de détricoter le projet européen. Aussi, est-il difficile d’aborder avec sérénité l’échéance des prochaines élections européennes qui se profilent à l’horizon.

Comment ne pas s’inquiéter, en effet, une fois de plus, devant le triste spectacle qui s’offre à nous, à savoir celui de constater que les formations politiques sont toujours incapables de désigner de grandes voix européennes susceptibles de fixer un cap et de réveiller des consciences assoupies ?

Seules, celles qui entendent faire le procès de l’Europe semblent vouloir hausser le ton et prêtes à croiser le fer.

Une fois de plus, le rendez-vous incarné par le scrutin du mois de mai prochain ne doit pas se caractériser par des batailles politiciennes sans envergure et sans perspective.

En revanche, il est indispensable de proposer aux peuples d’Europe un projet d’avenir, un plan, une vision de l’Europe qui puisse galvaniser les énergies et montrer en quoi un projet européen crédible est une absolue nécessité.

Pour arriver à un tel résultat, sans doute, faut-il prendre davantage en compte les aspirations de nos peuples et entendre leurs voix, si ce n’est leur voix.

Les angoisses sont grandes et les inquiétudes sont légion chez nombre de citoyens d’Europe face à des lendemains qui ne sont pas toujours réjouissants compte tenu de l’état du monde, de ses divisions et de ses crispations pour ne pas dire plus.

Or, à force de ne pas entendre les appels des peuples d’Europe à plus de sécurité, plus de considération, plus d’estime, ceux-ci sont trop souvent tentés de répondre aux sirènes des populistes et des démagogues qui surfant sur les peurs et craintes souvent légitimes de leurs concitoyens entonnent les vieux refrains des nationalistes de toujours.

Ce faisant, ces derniers attisent les haines, désignent l’autre, l’étranger, celui d’en face comme l’ennemi, le responsable de leurs échecs et sèment peu à peu les graines de la discorde et de la désunion.

Dans la perspective des élections européennes, le Chef de l’Etat semble moins enclin à s’en tenir au seul duel entre progressistes et nationalistes et semble désormais davantage vouloir pourfendre une Europe devenue « trop ultra-libérale ».

La distinction antérieure entre nationalistes et progressistes était indiscutablement trop binaire et faisait fi des nuances diverses et variées qui composent l’échiquier politique européen et il est particulièrement sain de le reconnaître et de l’admettre.

Le débat doit être clair et loyal et permettre de dessiner l’esquisse d’un projet européen à la mesure des espérances des peuples d’Europe qui doivent avoir la force de caractère de contenir et peut-être de réduire les poussées identitaires et populistes qui font le jeu des forces hostiles à l’émergence d’une grande puissance sur la scène du monde : l’Europe.

Gérard-David Desrameaux

 

Gérard-David Desrameaux