04/07/2010
BREVES D'EUROPE : La présidence belge de l'Union
La présidence tournante de l’Union européenne est assumée depuis le 1er juillet 2010 par la Belgique alors même que celle-ci, au sein de laquelle sont situées de nombreuses institutions européennes et non pas des moindres, est confrontée à de difficiles débats et de violentes polémiques sur l’avenir des institutions, avenir d’autant plus remis en question que le succès électoral des séparatistes flamands hypothèque le maintien de la Belgique en tant qu’Etat uni.
Alors que les Européens militent en faveur d’une union toujours plus forte entre les nations qui la composent, il ne faudrait pas que se multiplient les créations de micro-Etats qui fragmenteraient à l’infini l’Union, celle-ci débouchant sur une balkanisation de l’Europe se traduisant soit par une Europe des régions soit, dans la pire des hypothèses, par une Europe des nationalismes exacerbés, c’est-à-dire tout le contraire de ce vers quoi elle doit tendre : une fédération d’Etats-nations librement associés.
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Pour un authentique gouvernement économique de l'Europe
Editorial
Paris et Berlin ont exprimé au début du mois de juin 2010 leur volonté d’accélérer la régulation des marchés et préconisé la possibilité « d’une interdiction au niveau européen des ventes à découvert à nu de toutes ou de certaines actions et obligations ».
La chancelière Angela Merkel a également, semble-t-il, finalement accepté le principe d’un gouvernement économique fort, insistant sur le fait que « c’est seulement ainsi que l’Europe repartira de l’avant ».
Certes, on peut s’étonner que ce « gouvernement économique » ou tout au moins ce qui s’en rapproche se fasse à vingt-sept et non à seize.
La thèse allemande peut se comprendre à certains égards mais, à l’évidence, il est souhaitable qu’à l’avenir on s’oriente vers une gouvernance, c’est le mot désormais utilisé, plus stricte entre membres de la zone euro car c’est bien à ce niveau, c’est-à-dire entre des Etats qui ont fait le choix en toute connaissance de cause d’une monnaie unique qu’il importe de coordonner et d’harmoniser au maximum les politiques économiques, financières, fiscales et sociales. Le succès de l’entreprise commune étant à ce prix.
Il est donc illusoire de penser qu’il ne faudra pas à court ou moyen terme reprendre le débat institutionnel et créer les structures et institutions qui permettront d’aller de l’avant non seulement au niveau des discours, des proclamations solennelles et des intentions rendues publiques mais aussi au niveau des actes et des réalisations concrètes.
Il faut cependant être conscient que ce clivage révèle une approche différente de ce que devrait être la politique économique commune de l’Europe. Au-delà des mots « gouvernance économique » ou « gouvernement économique », les enjeux sont bien réels, car dans la première hypothèse il n’y aurait pas véritablement de transfert de souveraineté alors qu’il en irait autrement dans l’hypothèse inverse.
Après les péripéties, pour ne pas dire plus, qui ont vu le jour à l’occasion du débat sur le traité constitutionnel puis à l’occasion de celui portant sur le traité de Lisbonne on peut comprendre les raisons qui ont conduit la chancelière allemande et le président de la République française à opter pour le choix d’un compromis afin de ne pas raviver dans le contexte actuel et dans l’urgence une polémique stérile qui ne servirait les intérêts d’aucune des parties en présence et hypothèquerait surtout l’avenir même de l’Europe, c’est-à-dire notre avenir.
Tôt ou tard, il faudra cependant créer un pouvoir politique au sein de la zone euro car la vraie souveraineté s’exprimera à travers non seulement une zone monétaire mais aussi à travers une union politique bien réelle et dotée de pouvoirs d’essence fédérale. A cet égard, il serait temps de rappeler à celles et ceux qui ironisent sur l’utopie supposée de ceux qui préconisent une construction fédérale que le fédéralisme aurait au moins l’avantage de consolider une démarche démocratique en faisant davantage entendre la voix des peuples des Etats-nations fédérés dans un ensemble définissant mieux les pouvoirs de chaque entité : l’Union, l’Etat, la région et en tenant davantage compte des équilibres démographiques.
On a dit que l’Europe était à la croisée des chemins. On annonce régulièrement la mort de l’euro. On dénonce la faiblesse de l’Europe. On vilipende son impuissance à exister. On n’a jamais de mots assez durs pour la fustiger et pour critiquer les plus ardents défenseurs de la construction européenne.
On oublie simplement ou on feint d’oublier que ceux qui, aujourd’hui, ont en charge de « faire l’Europe » ne sont peut-être pas aussi acquis à l’idée de bâtir cette entité que la génération précédente et que le modèle qu’ils mettent en place privilégie trop souvent l’aspect commerce et libre concurrence alors que les peuples d’Europe sont en attente d’un projet mettant davantage en avant la solidarité, la citoyenneté et la sécurité, en d’autres termes d’un projet de société fondé sur des valeurs, sur l’humanisme et une volonté de vivre ensemble un destin partagé dans le respect de règles communes et librement consenties.
Plus que jamais, il est urgent de redéfinir un projet européen viable pour les générations qui viennent. L’entreprise est immense. Les peuples d’Europe doivent faire entendre leur voix et faire preuve de discernement s’ils veulent sauver ce grand dessein élaboré au milieu du vingtième-siècle par des femmes et des hommes qui avaient pris conscience des enjeux et des défis des temps qui venaient.
L’incapacité de nombre de dirigeants à concevoir l’avenir et à anticiper demain est aujourd’hui manifeste. Un sursaut souvent demandé dans ces colonnes s’impose d’autant plus que le temps presse et que des puissances hostiles à la construction européenne sont en marche au sens figuré comme au sens propre.
Gérard-David Desrameaux
Président-fondateur du RCE
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24/05/2010
BREVES D'EUROPE
A propos de la Commission et des budgets nationaux
La proposition de la Commission tendant à prévoir un examen préalable des projets de budgets nationaux est une initiative intéressante.
A l’heure où l’on parle de la nécessité de mieux maîtriser et de contrôler les déficits publics, une telle procédure pourrait en constituer, dans un premier temps, la mise en œuvre opérationnelle au niveau européen. On ne peut à cet égard que s’étonner des réactions et du double langage tenu par bon nombre d’hommes politiques sur ce sujet. Toujours prompts à tenir de beaux discours sur un rapprochement des politiques économiques européennes, ils se montrent incapables d’en tirer les conséquences pratiques et feignent d’y voir une atteinte à la souveraineté nationale alors qu’il ne s’agirait, en tout état de cause, que d’un avis.
L’exemple de la crise financière grecque devrait pourtant suffire à justifier et à rendre nécessaire ce type de mesure comme étant les prémices d’une véritable politique économique européenne, indispensable à la pérennité de notre monnaie unique.
Il convient d’ajouter qu’il faudra bien également, et ce, le plus rapidement possible, doter le Parlement européen de pouvoirs renforcés en matière budgétaire, seul un véritable budget d’essence fédérale permettant à l’Union de mieux faire face à des crises du type de celles qu’elle connaît aujourd’hui.
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