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06/06/2009

L'avenir de l'Europe

 

 

Le vrai débat sur l'avenir de l'Europe débutera au soir de l'élection du 7 juin 2009.

Je m’explique :

L’Europe a été trop souvent absente du débat politique engagé à l’occasion des élections européennes et ce, en France comme à l’étranger. Le phénomène n’est hélas pas nouveau et j’ai déjà eu l’occasion de le dénoncer en maintes occasions dans le passé, notamment en 2004 et en 1999.

Une fois de plus, des considérations trop souvent politiciennes et purement partisanes ont été omniprésentes durant cette campagne.

Une fois de plus, les repères sont brouillés et le flou artistique a dominé cette période.

 

Le plus petit dénominateur commun a été retenu chez les partisans de toujours de la construction européenne qui ont préféré opter pour un profil bas.

Sans doute fallait-il ne pas heurter les partisans du non au référendum et effaroucher les eurosceptiques !

Dès lors, le discours est devenu lisse, sinon inaudible, car les différences entre les uns et les autres s’estompaient et cessaient d’apparaître au grand jour, les uns et les autres invoquant l’Europe sans préciser de quelle Europe il s’agissait.

C’est ainsi que l’on parla d’Europe plus sociale, c’est assurément souhaitable, mais on ne dira rien sur les moyens et méthodes pour y parvenir !

C’est ainsi également que  l’on parla d’Europe plus respectueuse de l’environnement et là encore c’est infiniment souhaitable, mais on ne dira rien  non plus sur la manière d’atteindre cet objectif !

C’est ainsi encore que l’on parla de plan européen pour sauver l’économie de l’ensemble des pays qui appartiennent à l’Union mais cela ressemble presque à des vœux pieux dès lors que l’on ne dit rien sur la nature de l’Europe que l’on veut construire : Europe puissance d’essence fédérale ou simple zone économique et commerciale,  sur son identité ou sur ses identités, sur ses frontières et donc ses limites, sur ses valeurs et le message que  cette Europe doit porter sur la scène du monde.

 

Bientôt viendra l’heure des bilans et il faudra alors s’engager fermement.

J’ai toujours dit que l’Europe, la construction de l’Europe était un grand dessein. Plus que jamais, il lui faut des avocats et d’ardents défenseurs animés par une passion commune : faire naître dans le cœur des peuples d’Europe un sentiment d’appartenance à une communauté de destin et promis à un avenir commun.

 

Mais il va falloir que les authentiques Européens apprennent à débattre avec sérieux et sérénité loin des vaines polémiques et des petites phrases assassines car la grande ambition d’une Europe puissance, c’est-à-dire dotée des prérogatives de la souveraineté,  ne pourra se concrétiser si les calculs des uns s’ajoutent aux arrière-pensées des autres.

 

Il ne faut pas assassiner cette grande idée : donner le jour à une puissance nouvelle qui sera capable de tenir sa place et son rang sur la scène du monde face aux autres grandes puissances qui demain s’exprimeront et régiront l’avenir du monde y compris le nôtre, nous peuples d’Europe, si nous ne sommes pas en mesure de taire nos divisions et de surmonter nos réticences.

 

C’est désormais à chaque citoyen d’Europe qu’il incombe de s’exprimer et d’œuvrer au renforcement des pouvoirs du Parlement européen pour que celui-ci puisse chaque jour davantage exprimer la volonté des peuples d’Europe et ce faisant, faire vivre une authentique démocratie européenne.

Plus que jamais nous devons œuvrer à l’affirmation d’une Europe puissance d’essence fédérale qui pourrait être le « noyau dur », l’avant-garde si l’on préfère, d’une Union européenne profondément repensée.

Mais il va falloir faire œuvre pédagogique et ne pas se tromper d’adversaires.

 

Aux citoyens d’Europe j’ai envie de dire ce soir : Prenez votre destin en mains et exigez des institutions européennes qui soient en mesure de prendre en considération  vos aspirations.

Viendra bientôt l’heure où, j’en suis persuadé, le projet européen passionnera les électeurs de tous nos pays. Cette heure viendra dès que les citoyens de l’Union auront pris conscience de leur pouvoir et les hommes politiques de leur devoir face à l’Histoire.

 

       Gérard-David Desrameaux

 

 

22:39 Publié dans Editoriaux | Lien permanent | Commentaires (0)

13/04/2009

Le G 20 et l'Europe

 

Le 2 janvier 2009, s’est tenu à Londres un nouveau G20 réunissant les principales puissances économiques de la planète.

 

Ce sommet constitue une avancée indiscutable sur la voie permettant de trouver à terme des solutions de nature à sortir de la crise actuelle dans laquelle nous nous trouvons, ou à tout le moins d’en limiter les effets.

 

Pour autant, nous en mesurons les limites et si nous pouvons nous féliciter quant  aux ambitions affichées et aux discours d’intention, notamment en matière de lutte contre les paradis fiscaux et à certains excès du capitalisme international, force est de constater que rien n’a encore été décidé sur le plan monétaire alors qu’une réponse en profondeur s’impose sur ce plan si nous ne voulons pas que l’économie mondiale repose sur le seul dollar.

 

Enfin, nous ne pouvons que regretter une fois de plus que l’Europe politique ne soit pas en mesure de parler d’une seule voix même s’il convient de saluer les efforts faits par l’Allemagne et la France pour aller dans cette direction.

 

Comme en matière de politique européenne de sécurité et de défense, il est fondamental que ces deux pays s’entendent pour donner l’impulsion sans laquelle l’union politique de l’Europe demeurera un projet et non une réalité.

 

L’avenir des diverses nations de l’Union passe par le succès de ce sentiment partagé des citoyens d’Europe d’appartenir  à un même ensemble capable de faire entendre sa voix sur la scène du monde.

 

Nous attendons des politiques qu’ils veuillent bien relayer ce message s’ils croient vraiment en l’avenir de l’Union.

 

                                                  Le bureau.

 

 

05/04/2009

A PROPOS DE LA CONFERENCE-DEBAT DU 10 MARS 2009

Une nouvelle fois, au nom du bureau et du Conseil national du Rassemblement Civique pour l’Europe, je tiens à remercier très chaleureusement et très sincèrement le général d’armée (2S) Pierre Forterre pour la qualité de son intervention lors de la conférence-débat du 10 mars 2009 organisée par notre club.

 

A ma demande, le général Forterre a bien voulu me transmettre un texte résumant sa pensée sur l’avenir de la politique européenne de sécurité et de défense sous la forme de ce que l’on pourrait qualifier de vœu ou d’appel.

 

Partageant totalement les conclusions du général Forterre et faisant nôtres ses conclusions, il m’a semblé opportun  de les porter sur notre site et de leur donner autant que faire se peut le plus large écho.

 

Puissent les politiques et hommes d’Etat soucieux de voir s’édifier une Europe Puissance s’inspirer des recommandations formulées par notre hôte.

 

Nous porterons sans doute prochainement sur notre site, sinon le texte de notre invité dans son intégralité du moins de très larges extraits, afin que vous puissiez les uns et les autres vous y reporter.

 

Je me permets d’ajouter que le bureau a proposé au général Forterre d’être membre d’honneur du Rassemblement Civique pour l’Europe, proposition qu’il a acceptée, ce dont nous nous félicitons, notre club accueillant ainsi en son sein un éminent spécialiste en géostratégie  et en géopolitique qui enrichira, nous n’en doutons pas, la qualité de nos travaux et réflexions.

 

                                                Gérard-David Desrameaux

                                                Président-fondateur du R.C.E.

 

 

 

 

  

 

Quel futur pour la politique européenne de sécurité et de défense ?

 

Ou, plus précisément

 

Une armée européenne serait-elle une composante indispensable de la politique de sécurité et de défense commune de l’Union Européenne ?

 

 

            Une armée européenne doit être l’objectif logique et ultime de la politique européenne de sécurité et de défense.

 

            Autorisant l’utilisation optimale des ressources consacrées en Europe à la défense, souhaitée par les citoyens européens et prônée par les hommes d’Etat les plus clairvoyants, elle conditionne l’émergence d’une Europe forte à même de s’engager seule si nécessaire dans des opérations de gestion de crise et d’assurer elle-même la défense de son territoire et de sa population.

 

            Elle passe dès maintenant par la recherche systématique d’une mise en commun des capacités militaires des Etats membres, la concrétisation d’une politique d’armement européenne ambitieuse, l’intensification des exercices entre armées nationales, la création de nouveaux quartiers généraux européens, le développement d’une formation commune des cadres et l’institution au sein du Conseil d’une formation réunissant les ministres de la défense, témoignant de la volonté des Etats membres d’entretenir une dynamique de l’intégration.

 

            Elle ne peut avoir d’existence que si les Etats les plus importants acceptent de faire le deuil de leur autonomie stratégique nationale et s’engagent à ce que l’Europe ne soit plus un nain politique mais une Europe puissance à vocation fédérale, unie sur une même vision du monde et de son rôle dans le monde.

 

            Dans un monde de plus en plus instable, elle n’implique pas obligatoirement de se priver d’un allié, les Etats-Unis, mais instaurerait avec eux une relation équilibrée, fondant une alliance nouvelle où Européens et Américains seraient à égalité et où les structures militaires pourraient ne plus être aussi intégrées qu’elles le sont aujourd’hui.

 

            Elle nécessite que l’Allemagne et la France, qui ont toujours pris les initiatives les plus audacieuses dans le domaine de la défense, fassent à nouveau preuve d’une volonté politique suffisamment forte en constituant le noyau initial d’une Europe des pionniers grâce à la mise en œuvre des coopérations structurées permanentes prévues par le traité de Lisbonne.

 

                                                           

                 Général d’armée (2S) Pierre FORTERRE