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19/07/2011

DES VOIX SE FONT ENTENDRE POUR SORTIR DE LA CRISE

 

Editorial

 La crise de la dette ou des dettes, dite à tort crise de l’euro, commande une nécessaire solidarité entre les Etats membres de l’Union. Il est tout à fait impératif  d’emprunter les voies de la raison et ne pas céder aux sirènes du renoncement pour les uns et au reniement pour les autres.

L’Europe ne saurait être sacrifiée sur l’autel des marchés, de la spéculation et abandonnée entre les mains d’aventuriers pour qui le devenir de notre continent semble être le dernier de leurs soucis.

Une solution peut être dégagée qui fera appel à l’intelligence, au bon sens et aux intérêts légitimes des uns et des autres, c’est-à-dire à la fois aux emprunteurs et aux prêteurs, aux établissements financiers et aux contribuables, aux Etats et aux peuples.

Quelques enseignements doivent être tirés d’ores et déjà de la crise à laquelle nous sommes confrontés depuis déjà quelques années si l’on tient compte de ses prémices.

Des erreurs ont été commises. Trop de laxisme a conduit certains (Etats, institutions financières, individus) à ne pas respecter un minimum de règles communes, alors qu’il convenait dès le départ, dès la création d’une monnaie unique de se doter des moyens nécessaires à la mise en œuvre d’une politique commune et à tout le moins de politiques convergentes.

Les solutions passent, en effet, par un renforcement de ce que l’on peut qualifier de « fédéralisme économique » au sein de la zone euro. Une politique monétaire appelle une authentique « gouvernance économique » au niveau de cette zone, en l’absence d’un gouvernement européen dont il faudra bien que se dote un jour cet ensemble quand il apparaîtra que les temps sont venus pour aborder une phase nouvelle et décisive de la construction européenne.

On ne peut à cet égard que saluer une série de déclarations, propos et tribunes allant dans ce sens. Je fais ici allusion à des propos récents de MM. Trichet et Juncker et plus récemment à une tribune publiée dans le journal Le Monde, intitulée « Une vision claire pour l’euro » afin qu’il sorte renforcé de cette crise, par MM. Jacques Delors, Felipe Gonzalez, Romano Prodi, Etienne Davignon et Antonio Vitorino, tous éminents européens ayant concouru à la construction de l’Union au cours des précédentes décennies dans la lignée des pères fondateurs.

Cela répond tout à fait à notre attente et au souhait souvent exprimé ici.

Je rappelle que dans un communiqué du 9 mai 2010, le bureau du RCE, regrettant le silence des politiques, notamment des plus européens d’entre eux, alors que la monnaie européenne était attaquée et que l’idée même de construction européenne était une nouvelle fois dénoncée par les eurosceptiques de tous bords, indiquait :

« Il est urgent et indispensable que des autorités européennes incontestables, des hommes d’Etat, des personnalités politiques, des universitaires, des philosophes, des juristes, des économistes, notamment, qui ont consacré l’essentiel de leur vie à la construction de l’union européenne, fassent entendre  le son de leur voix et lancent un appel solennel en vue de sauver le concept même d’ « Europe Unie » en indiquant la marche à suivre pour franchir une étape décisive. »

A l’instar des appels lancés par les personnalités précitées, puissent d’autres Européens convaincus et surtout acteurs majeurs de la construction européenne, transcendant leurs divergences, leurs origines et leurs sensibilités, faire entendre le son de leur voix et ne pas baisser la garde. Puissent aussi les candidats à l’élection présidentielle attachés à cette construction élever le ton et faire preuve d’audace.

J’indiquais récemment que l’Union devait se doter des instruments de la puissance. Aujourd’hui, le temps presse. Le salut passe par cette prise de conscience. Franchissons les pas décisifs qui permettront d’installer dans la durée cette entité, l’Europe, comme première puissance économique du Monde.

 Certes, pour y parvenir,  des efforts devront être consentis par les uns et les autres. Une certaine rigueur sera nécessaire mais elle suppose que l’équité l’accompagne et que les efforts imposés aux peuples et aux Etats soient étalés dans le temps et partagés par les établissements financiers afin d’éviter aux uns comme aux autres qu’ils ne périssent guéris.

 

Gérard-David Desrameaux

Président fondateur du RCE

 

05/06/2011

L'EUROPE FACE A L'IMMIGRATION

Editorial

 Les Gouvernements d’Europe réagissent face au délicat problème de l’immigration, chaque Etat le faisant à sa façon. Or c’est au niveau européen, là-encore, que doit être définie une authentique politique d’immigration qui tienne à la fois compte des intérêts de l’Europe en tant que grande puissance souveraine et des légitimes aspirations de femmes et d’hommes qui fondent leurs espérances dans un Eldorado qui n’est sans doute plus tout à fait aussi réel que ce qu’il a pu être en d’autres temps et ce, eu égard notamment à la situation économique et financière des divers Etats composant l’Union européenne.

S’agissant de l’immigration, il convient de tenir un discours qui soit à la fois responsable et respectueux de la personne humaine.

Dans le même temps, il faut faire preuve de lucidité et de réalisme.

Nous avons tous en mémoire la phrase prononcée par Michel Rocard : « La France n’a pas vocation à accueillir toute la misère du monde ». Cette phrase peut s’appliquer à chacun des Etats de l’Union.

Si nous voulons combattre la montée en puissance de ce populisme qui se développe et s’affirme aujourd’hui à l’intérieur de l’ensemble ou presque des Etats de l’Union, il faut nous garder de tout angélisme et de tout discours susceptibles l’un et l’autre d’entretenir des chimères et de conforter la thèse selon laquelle les Etats et L’Union  seraient dessaisis de toute autorité  et de tout pouvoir sur les flux migratoires.

 Certes, l’Europe se doit d’être accueillante et généreuse mais dans le cadre de limites qu’elle doit être à même de fixer afin de veiller à ce que l’avenir de l’ensemble de l’Union puisse se développer dans un cadre harmonieux et défini collectivement par l’ensemble des Etats de l’Union. Ces derniers ne peuvent agir séparément, dans ce domaine comme dans bien d’autres, sans prendre le risque de voir peu à peu se déliter cet édifice encore fragile : l’Union européenne.

Les ultra-libéraux, à l’instar de certains militants d’extrême gauche, prônent une immigration massive, souhaitant que l’Europe ouvre largement ses frontières. Ce faisant, ils font preuve d’une irresponsabilité coupable car ils ne pensent pas l’« Europe » en termes de projet politique, de lieu de civilisation, en espace harmonieux de peuples unis dans leur diversité pour vivre un destin commun dans le respect de valeurs partagées.

Toute irresponsabilité en matière d’immigration et toute démesure ne peuvent que faire le lit des extrémismes quels qu’ils soient et porter préjudice aux femmes et hommes qui aspirent souvent pour des causes tout à fait légitimes à immigrer.

Il est donc urgent pour les peuples d’Europe d’harmoniser leurs politiques en matière d’immigration et d’engager une audacieuse politique permettant de tarir à sa source les flux migratoires incontrôlés par des aides permettant le développement économique des principaux pays pourvoyeurs d’immigrés.

Il est tout aussi urgent de s’interdire toute surenchère sur un tel sujet qui doit être traité avec sérieux et discernement car il concerne, d’un côté, le destin de millions de femmes et d’hommes et, de l’autre côté, l’avenir d’une Union européenne encore chancelante sur ses bases qui doivent être consolidées.

 Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE.

 

 

03/05/2011

DOTER L'EUROPE DES INSTRUMENTS DE LA PUISSANCE

Editorial

L’Europe est aujourd’hui au milieu du gué. Trop de dirigeants européens semblent en effet se contenter d’une situation qui, à l’évidence, fait le jeu de ceux qui sont hostiles à la construction de l’Union européenne et n’ont jamais adhéré à ce grand dessein. Leur responsabilité est grande à cet égard.

Trop d’atermoiements et d’hésitations ont permis aux pires adversaires de l’Europe de relever la tête et de hausser le ton.

Pour beaucoup d’entre eux, la France pourrait faire face seule, alors que la mondialisation est en marche !

Cette vision  des choses ne peut être la nôtre. C’est dans le cadre d’une véritable structure étatique : l’Europe puissance, aux valeurs démocratiques clairement réaffirmées et aux limites territoriales tout aussi clairement dessinées que la France pourra jouer un rôle qui soit à la hauteur de son histoire passée et de ses ambitions pour demain dans un monde en pleine restructuration.

Face aux puissances qui montent et comptent désormais, il faut donner à l ‘Europe les instruments qui lui font aujourd’hui cruellement défaut et parmi ceux-ci des institutions d’essence beaucoup plus fédérale que celles qui président aujourd’hui à sa destinée.

Je sais que pour beaucoup, ce choix paraît maintenant impossible, eu égard à l’élargissement constant de l’Union depuis un certain nombre d’années et aux dissensions qui ne cessent de se développer en son sein.

Je crois pourtant que c’est là une impérieuse nécessité si nous voulons éviter une dilution à terme  de cette Union en gestation.

Certes, peut-être, comme toujours, cela nécessitera-t-il dans une première étape la création d’une Fédération impliquant quelques Etats seulement de l’Union mais qui demeurerait ouverte pour l’avenir à ceux qui le souhaiteraient.

Cette idée-là ne doit pas être rejetée d’un revers de la main. Elle n’est ni désuète, ni dépassée. Elle correspond à un passage obligé si l’on veut doter l’Europe des instruments qui en feront une grande puissance composée de nations fières d’être unies et solidaires dans un vaste ensemble transcendant leurs particularismes et leurs légitimes différences, fruits de leur histoire commune.

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE