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01/02/2009

A propos des élections européennes

  

Les prochaines élections européennes, nous le savons, se dérouleront au mois de juin prochain.

Depuis 2004, cette élection s’effectue selon le mode de scrutin par listes à la proportionnelle suivant la règle de la plus forte moyenne, sans panachage ni vote préférentiel, en un seul tour et ce, dans le cadre de huit grandes circonscriptions.

Avant 2004 l’élection se faisait à partir d’une liste nationale. Mais nous savons tous que l’idée de scinder la liste nationale en huit listes régionales avait évidemment, pour ceux qui ont conçu ce remodelage, l’avantage de réduire l’impact d’un éventuel succès d’une force politique dont le leader affichait de fortes convictions européennes et tentait de s’affranchir du carcan majoritaire et bien évidemment de rendre plus difficile un tel succès.

 Pour des forces politiques, il est moins aisé, en effet, d’obtenir des élus dans le cadre de circonscriptions réduites que dans le cadre d’une seule circonscription nationale car il y a beaucoup plus de pertes.

Donc, il faut avoir à l’esprit que la prochaine bataille sera difficile.

Elle le sera d’autant que les listes, une fois encore, seront nombreuses et que les discours tenus, les projets proposés, ne seront pas toujours d’une grande lisibilité.

En effet, depuis quelques années toutes les forces politiques, y compris les moins favorables au projet de construction européenne, se présentent comme pro-européennes, à l’exception bien entendu des souverainistes de toujours et des nationalistes convaincus.

Mais au-delà du mot Europe, encore faut-il savoir ce que ce terme signifie dans l’esprit de ceux qui le prononcent.

Il peut recouvrir, en effet, beaucoup de choses et si l’on n’y prend garde c’est le concept même d’Europe qui peut se dissoudre dans un pseudo-consensus.

Je m’explique: Il nous faut donner du sens à l’Europe.

 

Il faut définir un projet qui soit susceptible de sensibiliser les peuples de notre continent et de les mobiliser.

Pour atteindre un tel objectif, il y a lieu de répondre, me semble-t-il, à leurs interrogations.

Celles-ci sont de plusieurs ordres :

-         L’Europe pour quoi faire ?

-         Quelle Europe voulons-nous ?

-         Quel projet pour l’Europe ?

 [Europe puissance, Europe zone de libre échange, Europe zone d’influence ? ]

-         L’Europe jusqu’où et avec qui ?

Et c’est le problème des élargissements et des frontières qui est ici sous-jacent.

-          Est-ce qu'il y a place pour une Europe à plusieurs vitesses ?

[  Quid d’une Europe à géométrie variable, quid  des coopérations renforcées,   quid de la théorie des trois cercles ?] .

-         Quel sens donnons-nous aux mots « Europe Unie » ?

Voulons-nous une Europe, simple zone économique, voire culturelle, une zone d’influence mais ouverte, c’est-à-dire sans frontières délimitées et sans l’émergence d’une citoyenneté européenne, ou au contraire, puisque  c’est là le corollaire de la citoyenneté, la montée d’une Europe puissance, c’est-à-dire dotée des prérogatives d’une puissance fédérale, souveraine et capable de compter sur la scène du monde, impliquant notamment une vision commune du monde, des intérêts géostratégiques et géopolitiques convergents, une défense commune et une politique étrangère concertée, voire sur les sujets les plus fondamentaux, commune elle aussi ?

L’Europe, au départ, c’est six Etats.

C’est une communauté de six pays situés à l’Ouest de l’Europe et qui décident de s’unir avec des objectifs précis, à la fois ambitieux et limités.[ambitieux car il s’agit d’une union, d’une intégration mais limités à des secteurs précis ]

Aujourd’hui, nous sommes 27 et, il faut le reconnaître, nous avons en élargissant pris un risque immense, celui de diluer un projet.

Ce qui est possible ou était possible à six l’est-il encore à 27 ? Demain à 30 ou 40 ?

L’Europe est un peu à la croisée des chemins et nous devrions réfléchir à d’autres schémas qui pourraient redynamiser le projet des Européens de cœur et de raison que nous sommes : Union intégrée ? Union fédération ? Union confédération ? qui pourraient correspondre, mais pas nécessairement, aux premier, deuxième et troisième cercles ?

Pourquoi ne pas envisager à terme une construction qui emprunterait à ces trois schémas ?

      C’est une piste, c’est une idée, ce n’est peut être pas la solution, mais elle devrait être examinée car il faut inventer  demain et faire preuve d’audace en sortant des sentiers battus.

En guise de conclusion, je voudrais dire que selon moi, la question ne se pose pas pour nous, démocrates, républicains et européens convaincus, de savoir si nous sommes favorables ou non à la construction de l’Europe, nous le sommes par définition, mais de savoir si nous entendons ou non être le fer de lance et les hérauts d’un projet politique audacieux, fort et cohérent, permettant de faire en sorte que l’on ne puisse plus dire demain que l’Europe est un géant économique mais un nain politique.

Je ne doute pas du sens de la réponse que nous serons, que vous serez à même d’apporter.

Permettez-moi enfin de formuler un vœu, c’est que nous soyons à même de garder le cap sur la question européenne en un temps où des discours convenus, pour ne pas dire critiques, sont tenus non seulement par les adversaires de toujours de la construction européenne mais par certains partisans d’hier.

Autant la critique, pour aller plus loin, pour aller vers plus d’Europe, me paraît non seulement souhaitable, mais nécessaire. Autant la critique, pour vider le concept d’Europe de toute substance, voire pour le condamner, me paraît injuste, voire suicidaire.

 

                              Gérard-David Desrameaux

18:30 Publié dans Editoriaux | Lien permanent | Commentaires (0)

18/12/2008

Un sommet européen important à deux titres

Le sommet des 11 et 12 décembre 2008, sous présidence française, réunissant les chefs d’Etat ou de gouvernement des 27 pays de l’Union européenne s’est conclu par des décisions importantes sur deux sujets économiques et politiques majeurs : le plan de relance face à la crise financière et économique mondiale et le « plan climat ».

Même si évidemment,  les réponses apportées à 27 ne régleront pas toutes les difficultés auxquelles sont confrontées les Etats de l’Union, on peut cependant relever que des accords ont pu être trouvés sur ces deux sujets essentiels ; ce qui était loin d’être acquis lorsque l’on songe à la diversité des situations et des politiques conduites au sein de l’Union européenne.

D’aucuns trouveront qu’il s’agit là d’accords « à minima ». Il n’en demeure pas moins qu’un cadre a été clairement fixé s’agissant des plans de relance économique tout en laissant aux Etats le soin d’en décliner les mesures en fonction de leur situation propre. Le principe de subsidiarité paraît effectivement pouvoir utilement s’appliquer en cette matière.

Quant au « plan climat », la formule des « trois fois vingt » (20% de réduction des gaz à effet de serre, 20% d’énergies renouvelables, 20% d’économie d’énergie) a finalement été adoptée et peut être qualifiée d’objectif ambitieux pour l’Union. Cela ne s’est, semble t-il, pas fait sans admettre des exceptions et des tolérances, ce qui en limite la portée immédiate. Pour autant,  il s’agit là d’un pas important dans ce domaine sensible. Cette avancée pourrait placer l’Europe en position de leader sur ce sujet  et lui permettre de bénéficier des retombées scientifiques et économiques sur le marché de plus en plus porteur de « l’économie verte ».

Le bureau