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03/05/2011

DOTER L'EUROPE DES INSTRUMENTS DE LA PUISSANCE

Editorial

L’Europe est aujourd’hui au milieu du gué. Trop de dirigeants européens semblent en effet se contenter d’une situation qui, à l’évidence, fait le jeu de ceux qui sont hostiles à la construction de l’Union européenne et n’ont jamais adhéré à ce grand dessein. Leur responsabilité est grande à cet égard.

Trop d’atermoiements et d’hésitations ont permis aux pires adversaires de l’Europe de relever la tête et de hausser le ton.

Pour beaucoup d’entre eux, la France pourrait faire face seule, alors que la mondialisation est en marche !

Cette vision  des choses ne peut être la nôtre. C’est dans le cadre d’une véritable structure étatique : l’Europe puissance, aux valeurs démocratiques clairement réaffirmées et aux limites territoriales tout aussi clairement dessinées que la France pourra jouer un rôle qui soit à la hauteur de son histoire passée et de ses ambitions pour demain dans un monde en pleine restructuration.

Face aux puissances qui montent et comptent désormais, il faut donner à l ‘Europe les instruments qui lui font aujourd’hui cruellement défaut et parmi ceux-ci des institutions d’essence beaucoup plus fédérale que celles qui président aujourd’hui à sa destinée.

Je sais que pour beaucoup, ce choix paraît maintenant impossible, eu égard à l’élargissement constant de l’Union depuis un certain nombre d’années et aux dissensions qui ne cessent de se développer en son sein.

Je crois pourtant que c’est là une impérieuse nécessité si nous voulons éviter une dilution à terme  de cette Union en gestation.

Certes, peut-être, comme toujours, cela nécessitera-t-il dans une première étape la création d’une Fédération impliquant quelques Etats seulement de l’Union mais qui demeurerait ouverte pour l’avenir à ceux qui le souhaiteraient.

Cette idée-là ne doit pas être rejetée d’un revers de la main. Elle n’est ni désuète, ni dépassée. Elle correspond à un passage obligé si l’on veut doter l’Europe des instruments qui en feront une grande puissance composée de nations fières d’être unies et solidaires dans un vaste ensemble transcendant leurs particularismes et leurs légitimes différences, fruits de leur histoire commune.

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE

 

27/02/2011

LA VOIX DE L'EUROPE

Editorial

 A plusieurs reprises j’ai eu l’occasion d’insister sur la nécessité de réformer et de renforcer l’ONU en lui donnant notamment plus de pouvoirs et en modifiant la composition du Conseil de sécurité afin de tenir compte des nouveaux équilibres mondiaux.

J’ajoutais et je continue à penser que le renforcement de l’ONU se fera surtout en la dotant de forces permanentes d’intervention que ce soit en vue d’assurer son rôle de garante du maintien de la paix ou en vue de mettre hors d’état de nuire quelque tyran ou despote dont les actions et initiatives mettraient en danger la sécurité et la paix du monde ou constitueraient des menaces pour l’intégrité physique et morale de peuples, ethnies ou groupes.

Aujourd’hui, un peu tardivement hélas, l’ONU semble vouloir sanctionner un tyran qui s’en prend à son peuple en ayant recours à la force, mais nous sommes loin encore de ce qui devrait être possible de faire si une véritable gouvernance mondiale permettant d’aider à la construction d’un monde mieux ordonné avait vu le jour.

J’ai souvent mis l’accent également sur le rôle majeur que devrait pouvoir jouer sur la scène du Monde une Europe puissance dotée d’une véritable diplomatie et susceptible de s’exprimer d’une même voix.

Aujourd’hui, des évènements majeurs se développent au Sud de la Méditerranée et au Proche-Orient.

Or, la lenteur des réactions, d’une part, et la faiblesse des réponses apportées, d’autre part, sont affligeantes alors qu’il y a urgence si nous voulons éviter que d’autres malheurs s’ajoutent à ceux déjà bien réels que connaissent nombre de peuples de la planète.

Un monde mieux ordonné appelle une plus grande solidarité entre ceux qui souffrent et sont dépourvus de tout et ceux qui peuvent leur venir en aide.

A cet égard, on insistera jamais assez sur la nécessité de veiller à ce que les aides économiques et les programmes de développement bénéficient vraiment à ceux qui en ont besoin, c’est-à-dire aux peuples et non à certains gouvernants et affairistes.

Trop d’exemples  récents montrent, hélas, que c’est souvent loin d’être le cas et il ne s’agit pas là d’un euphémisme !

Gérard-David Desrameaux

Président du RCE

 

30/01/2011

LA CRISE BELGE : UN PRECEDENT DANGEREUX POUR L'AVENIR DE L'UNION

Editorial

« La Belgique au bord du gouffre après la démission du dernier médiateur », titre Le Monde du 28 janvier 2011 en page intérieure.

L’incapacité du monde politique à négocier des compromis laisse entrevoir la fin du modèle belge précise le quotidien.

Déjà au mois de juillet 2010 nous avions souligné la situation dans laquelle se trouvait ce pays au moment précis où il prenait la « présidence tournante » de l’Union européenne et nous indiquions notre inquiétude eu égard à l’image que cela pouvait donner du fédéralisme.

La situation qui a perduré et s’est aggravée au cours des derniers mois augure mal de l’avenir de l’Union si un Etat fédéral de près de onze millions d’habitants, siège de plusieurs institutions de l’Union, ne démontre pas sa capacité à vivre en harmonie et en bonne intelligence.

Il est dès lors légitime, en effet, de s’interroger sur les chances de succès d’un ensemble fort aujourd’hui de vingt-sept membres.

Dans le même sens, il est permis de s’étonner de la persistance de la commission à croire en la nécessité de poursuivre l’élargissement et à cet égard on peut s’interroger également sur le bien-fondé de l’existence d’un commissaire à l’élargissement.

Depuis des années nous alertons et disons, avec d’autres européens convaincus, qu’il est urgent de faire une pause et de consolider le socle de l’Union.

A l’évidence l’Union aurait été bien inspirée d’inverser ses démarches en approfondissant avant d’élargir alors même qu’elle a fait le contraire.

L’histoire a prouvé que c’était une erreur. A tout le moins elle a accéléré la crise à laquelle l’Europe est aujourd’hui confrontée et à laquelle il lui a fallu faire face avec plus ou moins de succès.

Ainsi, plus de 230 jours après les dernières élections belges, la Belgique n’a toujours pas de gouvernement.

Toutes les personnalités désignées par le roi des Belges Albert II ont échoué dans leur tentative de résoudre la crise politique, voire institutionnelle qui plonge désormais la Belgique dans un océan de perplexité quant à son avenir si ce n’est à sa survie en tant qu’Etat.

L’article du journal Le Monde auquel nous avons fait référence au début de ce papier rappelait que le constitutionnaliste Marc Uyttendaele jugeait que « le modèle belge est en train de mourir. Il devra se transformer totalement et cela mènera, peut-être, à la scission ».

Sans doute est-il opportun de s’interroger sur l’organisation « institutionnelle » de l’Union en cessant d’occulter des problèmes sérieux qu’il convient de résoudre si l’on ne veut pas que l’Europe se divise et se déchire et si nous souhaitons éviter son émiettement, voire sa balkanisation.

L’Europe ne doit pas avoir comme avenir la division entre ses peuples mais le rassemblement, prenant bien évidemment en compte leur diversité.

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE