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05/06/2011

L'EUROPE FACE A L'IMMIGRATION

Editorial

 Les Gouvernements d’Europe réagissent face au délicat problème de l’immigration, chaque Etat le faisant à sa façon. Or c’est au niveau européen, là-encore, que doit être définie une authentique politique d’immigration qui tienne à la fois compte des intérêts de l’Europe en tant que grande puissance souveraine et des légitimes aspirations de femmes et d’hommes qui fondent leurs espérances dans un Eldorado qui n’est sans doute plus tout à fait aussi réel que ce qu’il a pu être en d’autres temps et ce, eu égard notamment à la situation économique et financière des divers Etats composant l’Union européenne.

S’agissant de l’immigration, il convient de tenir un discours qui soit à la fois responsable et respectueux de la personne humaine.

Dans le même temps, il faut faire preuve de lucidité et de réalisme.

Nous avons tous en mémoire la phrase prononcée par Michel Rocard : « La France n’a pas vocation à accueillir toute la misère du monde ». Cette phrase peut s’appliquer à chacun des Etats de l’Union.

Si nous voulons combattre la montée en puissance de ce populisme qui se développe et s’affirme aujourd’hui à l’intérieur de l’ensemble ou presque des Etats de l’Union, il faut nous garder de tout angélisme et de tout discours susceptibles l’un et l’autre d’entretenir des chimères et de conforter la thèse selon laquelle les Etats et L’Union  seraient dessaisis de toute autorité  et de tout pouvoir sur les flux migratoires.

 Certes, l’Europe se doit d’être accueillante et généreuse mais dans le cadre de limites qu’elle doit être à même de fixer afin de veiller à ce que l’avenir de l’ensemble de l’Union puisse se développer dans un cadre harmonieux et défini collectivement par l’ensemble des Etats de l’Union. Ces derniers ne peuvent agir séparément, dans ce domaine comme dans bien d’autres, sans prendre le risque de voir peu à peu se déliter cet édifice encore fragile : l’Union européenne.

Les ultra-libéraux, à l’instar de certains militants d’extrême gauche, prônent une immigration massive, souhaitant que l’Europe ouvre largement ses frontières. Ce faisant, ils font preuve d’une irresponsabilité coupable car ils ne pensent pas l’« Europe » en termes de projet politique, de lieu de civilisation, en espace harmonieux de peuples unis dans leur diversité pour vivre un destin commun dans le respect de valeurs partagées.

Toute irresponsabilité en matière d’immigration et toute démesure ne peuvent que faire le lit des extrémismes quels qu’ils soient et porter préjudice aux femmes et hommes qui aspirent souvent pour des causes tout à fait légitimes à immigrer.

Il est donc urgent pour les peuples d’Europe d’harmoniser leurs politiques en matière d’immigration et d’engager une audacieuse politique permettant de tarir à sa source les flux migratoires incontrôlés par des aides permettant le développement économique des principaux pays pourvoyeurs d’immigrés.

Il est tout aussi urgent de s’interdire toute surenchère sur un tel sujet qui doit être traité avec sérieux et discernement car il concerne, d’un côté, le destin de millions de femmes et d’hommes et, de l’autre côté, l’avenir d’une Union européenne encore chancelante sur ses bases qui doivent être consolidées.

 Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE.

 

 

20/03/2011

UN NOUVEL OUTIL DEMOCRATIQUE : L'INITIATIVE CITOYENNE EUROPEENNE

 

Tribune libre

Le règlement relatif à l’initiative citoyenne européenne (ICE), procédure prévue par le traité de Lisbonne, a été adopté fin décembre 2010 et les premières initiatives pourront être examinées à partir de 2012.

L’initiative citoyenne européenne donne la possibilité aux citoyens européens de demander à la Commission européenne de formuler des propositions législatives dans les domaines relevant de ses attributions.

Les organisateurs d’une ICE doivent être au minimum sept ayant leur résidence respective dans au moins sept pays de l’Union européenne. Les initiatives proposées devront faire l’objet d’une inscription sur un registre. L’inscription pourra être refusée par la Commission si l’initiative est contraire aux valeurs fondamentales de l’Union ou si elle n’entre pas dans le cadre de ses compétences. Les initiateurs disposeront d’un an pour recueillir un minimum     d’un million de signatures issues d’au moins un quart des États membres de l’Union. Dans chaque État, le nombre minimal de signatures à recueillir sera calculé en multipliant par 750 le nombre de ses députés au Parlement européen.

La Commission aura trois mois pour examiner la demande et présenter ses conclusions.

Le règlement prévoit également des dispositions techniques pour faciliter la collecte des déclarations de soutien et garantir notamment la protection des données.

L’instauration de cette forme nouvelle de démocratie participative ouvre la perspective d’une meilleure prise en compte des aspirations des citoyens par la Commission, le Parlement européen et le Conseil européen. Par essence transfrontalière, l’ICE pourra favoriser l’émergence d’un réel espace public de débat européen.

Le débat organisé par la Maison de l’Europe à Paris et l’association Sauvons l’Europe le 10 mars 2011 a mis en évidence quelques difficultés qui ne manqueront pas de se faire jour parmi  lesquelles je mentionnerai les « réserves » des représentants du Parlement européen et du Conseil économique et social européen, la difficulté liée au multilinguisme et le risque d’avoir des propositions d’initiative « nauséabondes ». Jean-Luc Sauron, dans une note publiée sur le site de la Fondation Robert Schuman, a détaillé  de son côté les possibles « perturbations » induites sur la dynamique institutionnelle européenne.

 Cependant, l’expression de ces réserves n’a pas empêché les participants de  partager l’espoir suscité par ce nouvel outil démocratique.

Le devenir de l’ICE et les effets sur les institutions européennes dépendront de l’usage que feront les citoyens de cette nouvelle disposition. Alors que l’impression de « déficit démocratique » concourt au discrédit croissant de la construction européenne, que l’abstention augmente à chaque élection des membres du Parlement européen, l’ICE offre la possibilité d’un rapprochement entre les citoyens européens et les institutions de l’Union.

 Bruno Leroy

Membre du Conseil du RCE

08/01/2011

UN VOEU POUR L'EUROPE

Editorial

Certains évoquent l’après-crise. Il est plus exact de parler de crise car nous sommes au cœur de celle-ci. La notion d’après-crise accrédite la thèse selon laquelle le pire serait derrière nous et que nous aurions réussi à la surmonter.

Cette vue semble réduire la crise à son seul aspect financier et sous-estimer ses conséquences au plan politique, économique et social.

Or, qui ne voit que la plupart des Etats, notamment en Europe, sont contraints aujourd’hui de tirer les conséquences de la crise qui perdure et qui est susceptible, ce soir, demain ou après-demain de s’aggraver, et d’adopter dans l’urgence,  parfois dans le désordre des plans de rigueur et d’avoir recours à une politique d’austérité.

A l’évidence, ces conséquences économiques sont désastreuses pour les peuples. Elles résultent des inconséquences d’hier et des comportements irresponsables non seulement de la part d’Etats qui n’ont pas su maîtriser leur budget et ont accepté des déficits toujours plus importants d’année en année, mais aussi de financiers et de spéculateurs qui n’ont pas pour ambition  première l’intérêt général et le sens du bien commun.

Sans adhérer à quelque théorie radicale que ce soit, au sens étymologique du terme,  et sans prôner je ne sais quelle révolte génératrice de maux plus graves encore, on  ne peut que s’étonner, à cet égard, de la surprenante atonie de femmes et d’hommes qui ne sont en rien responsables des errements de ceux qui ont mis des économies entières et des Etats dans une situation proche de la faillite pour certains et de soumission aux diktats de puissances financières, maîtresses indécentes d’un jeu dangereux.

Au cours de l’année 2011, il va falloir que l’Europe et tous ceux qui veulent donner toutes ses chances de succès à la construction européenne se ressaisissent et trouvent les voies et les moyens qui permettront aux peuples de ce continent, l’Europe, de ne pas désespérer quant à  leur avenir et à leur futur commun.

S’il est un vœu qui me tient plus particulièrement à cœur, en ce début d’année, c’est bien que la flamme et l’enthousiasme des Européens ne faiblissent pas et qu’en même temps ils soient en mesure de redonner du sens à un projet qui ne saurait se limiter aux seuls jeux du marché et de la libre concurrence.

L’Europe, c’est plus que cela, c’est une civilisation et une communauté de citoyens solidaires dans leur diversité et leur désir de bâtir ensemble une Union reposant sur des valeurs communes.

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE