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05/05/2013

UNE CITOYENNETE, CELA SE CONSTRUIT...

 Editorial

 2014, c’est demain ! Je reviens à dessein sur ce thème abordé il y a un peu plus d’un mois dans mon précédent éditorial.

Oui, nous sommes à moins d’un an des élections européennes et le climat qui s’est installé au cœur de nos démocraties est particulièrement inquiétant.

L’esprit européen est défaillant.

Les avocats du projet européen sont quasiment muets et, dans le même temps, les pourfendeurs de toujours de l’Europe durcissent le ton et sonnent l’hallali. Pour ces derniers, l’Europe est désormais aux abois. Le plus consternant est de constater que des responsables politiques de la majorité comme de l’opposition, que l’on tenait pour des responsables sérieux et engagés en faveur de la construction européenne en « rajoutent » et font tout ce qu’il est possible de faire pour favoriser la montée en puissance des extrêmes et des populismes de toute obédience.

Tout, ou presque, est fait pour éloigner les citoyens du projet européen et pour rejeter sur cette entité en devenir, l’Europe, la responsabilité des déconvenues actuelles.

L’Europe, bouc émissaire, l’Europe, culpabilisée, montrée du doigt, jetée au pilori, permet à beaucoup de se dédouaner à bon compte et d’accréditer l’idée fausse mais largement véhiculée et rarement démentie que la crise n’existerait pas en l’absence des contraintes imposées par Bruxelles.

D’aucuns annoncent la mort inéluctable de l’euro. D’autres lancent des anathèmes contre l’Allemagne et la chancelière Angela Merkel. D’autres encore stigmatisent Bruxelles, la technocratie bruxelloise et les europhiles qu’ils qualifient de « béats ».

Tout ceci, convenons-en, va à l’encontre de l’idéal européen et de l’esprit qui devait, qui devrait présider  à la création d’une Europe puissance.

C’est ainsi que beaucoup disent que ce projet est voué à l’échec car il n’existe pas de peuple européen.

Or, une citoyenneté, cela se construit progressivement, avec des apports réguliers, un sentiment d’appartenance qui se développe avec le temps, avec l’affirmation de droits et de devoirs, avec une lente mais solide prise de conscience de l’intérêt qu’il y a pour des femmes et des hommes de s’unir non pas contre, en l’espèce le reste du Monde, mais pour défendre des causes qu’ils estiment justes, des valeurs communes, une culture, des principes largement partagés, une volonté de vivre ensemble et de bâtir  un avenir fondé sur une vision toute aussi commune d’une société harmonieuse.

Une citoyenneté européenne, puisque c’est d’elle qu’il est ici question, doit être le fer de lance de la construction européenne plus que ne l’est aujourd’hui la sacro-sainte loi de la libre concurrence qui ne doit pas tout commander aux lieu et place des politiques et des peuples.

L’Europe, ce n’est pas, ce ne peut pas être  que celle des marchés, même si ceux-ci ont bien évidemment un rôle à jouer dans des limites qu’il convient de définir.

Si l’on ne prend pas rapidement conscience de cela, de façon intelligente et raisonnée, les détracteurs de l’Europe mettront à mal un projet qui apparaîtra comme une utopie là où ses partisans y voyaient, y voient encore une chance pour ses peuples de développer un modèle de civilisation pour les générations à venir et pour les autres peuples de notre planète.

 Gérard-David Desrameaux