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23/10/2010

LA MONTEE DE L'EXTREME DROITE EN EUROPE

Editorial

Le  19 septembre 2010, les populistes font leur entrée au Parlement suédois. Le 10 octobre 2010, l’extrême droite obtient en Autriche, dans le cadre d’élections provinciales, 27% des voix.

L’extrémisme de droite progresse parallèlement aux Pays-Bas où un contrat de majorité  est établi entre les libéraux et les chrétiens-démocrates, d’une part, et Geert Wilders, le leader d’extrême droite, d’autre part. Il en est de même au Danemark, en Norvège, en Hongrie. En Italie, la Ligue du Nord gouverne avec Silvio Berlusconi.

 Ainsi, la montée de l’extrême droite liée souvent à une vague d’islamophobie se développe depuis plusieurs années dans la plupart des Etats de l’Union européenne.

 On ne peut s’en satisfaire et admettre cette évolution sans réagir. On ne peut cependant se contenter de dénoncer ces faits sans s’interroger sur l’existence de causes profondes qui ont favorisé l’émergence de phénomènes aussi graves et aussi répandus puisqu’ils se développent comme nous venons de le rappeler dans nombre de démocraties européennes.

 En vérité, les causes et les remèdes susceptibles d’endiguer ce phénomène se confondent et je voudrais ici, sans procéder à une hiérarchisation, énoncer un certain nombre de règles et de principes fondamentaux qui devraient permettre de combattre efficacement ce phénomène dangereux pour l’avenir de l’Union et de ses fondements démocratiques.

Assurer effectivement la sécurité de tous et de chacun afin que l’on ne puisse plus exploiter à des fins partisanes le sentiment d’insécurité, sentiment bien réel. Le premier devoir d’un responsable, à cet égard, étant non pas de souffler sur les braises en entretenant les peurs mais de mettre en œuvre les moyens permettant d’éteindre le feu qui couve et peut menacer à terme la paix civile si l’on n’y prend garde.

 En finir avec un angélisme coupable et un laxisme qui font le jeu des extrémismes.

 Ne pas nier l’existence de phénomènes évidents de violence et de refus d’intégration  de la part de certains et accepter que se perpétuent des comportements manifestement contraires aux valeurs et principes qui fondent l’existence d’un Etat de droit.

 Assurer la gestion démocratique des flux migratoires dans un cadre européen, l’Union européenne devant être dotée, à cet égard, d’une souveraineté suffisante lui permettant de réguler ces flux et d’exercer les contrôles nécessaires.

 Concilier la libre circulation des personnes, des biens et des capitaux dans le respect de règles plus contraignantes. La souveraineté européenne devant ici  encore s’affirmer, l’Europe ne pouvant être un « couloir », un « espace » où quiconque puisse s’installer à sa guise.

 Accueillir l’étranger et le faire bénéficier des lois de l’hospitalité qui sont celles d’Etats démocratiques attachés aux conventions internationales et déclarations des droits de l’homme, en rejetant toute forme d’ostracisme et d’exclusion à l’égard de quiconque mais ne jamais abdiquer nos valeurs et nos principes, fruits d’une longue histoire et d’épreuves partagées et de destins associés.

 Ne jamais confondre le respect des principes démocratiques et des droits de l’Homme  avec l’anarchisme et une approche trop individualiste qui consiste à se croire au dessus de la loi commune et à prôner le « moi je » aux dépens des droits des autres.

 Affirmer toujours plus haut et plus fort le lien  indissociable qui existe entre les droits et les devoirs.

 Respecter en toute circonstance la dignité de l’homme et de la femme et agir dans un souci de justice et d’équité afin d’éviter la « déconstruction » d’une société qui se doit d’être soudée et refuse l’exclusion.

Ne jamais cesser de vouloir vivre ensemble et œuvrer à l’épanouissement d’une communauté de destin dans le respect de nos valeurs communes et de nos  légitimes différences eu égard à la diversité des peuples qui composent l’Union. 

Gérard-David Desrameaux

Président-fondateur du RCE

16:57 Publié dans Editoriaux | Lien permanent | Commentaires (0)

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