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24/04/2024

De l'actualité de quelques formules

"La France est notre Patrie, l’Europe est notre avenir"

 

J’ai toujours eu à cœur de reprendre à mon compte cette phrase prononcée à plusieurs reprises par François Mitterrand, alors président de la République, adhérant en effet totalement à ce qu’elle implique et à ce qu’elle sous-tend.

 

Comment pourrait-il en aller autrement dès lors que l’on a pris conscience de la nécessité de voir s’édifier sur la scène du monde une grande puissance capable de porter haut et loin un message humaniste et de paix : l’Europe.

 

A cet égard, je n’ai jamais cessé de rendre hommage à des hommes politiques, à des hommes d’Etat qui, à l’instar des pères fondateurs de l’Europe, Monnet, Schuman, de Gasperi, pour nr ne citer qu’eux, ont permis à l’idée même d’Europe de s’affirmer, de se développer et de consolider l’édifice dont les premières pierres furent jetées au lendemain de cette guerre monstrueuse qui avait meurtri au plus profond de sa chair et de son sang notre continent.

 

François Mitterrand avait également coutume de dire qu’ « il faut donner du temps au temps » et là encore, il avait raison, car rien ne sert de brusquer les choses si l’on veut jeter les bases d’un édifice capable de résister aux aléas de l’histoire et à l’usure du temps.

Encore, convient-il d’ajouter à l’adresse des hommes politiques d’aujourd’hui que ce message suppose d’avoir une vision claire de l’avenir et un projet dépourvu de toute ambiguïté.

 

J’ai toujours regretté que nombre d’hommes et de femmes politiques appelés par la suite à développer le projet de construction européenne aient trop souvent privilégié l’élargissement à l’approfondissement et mis l’accent sur le primat de l’économie sur le politique.

 

Dans un monde qui n’a pas cessé d’être instable et dangereux au cours des décennies passées, nous n’avons pas su donner à l’Europe, les instruments de la puissance et la doter de la souveraineté sans laquelle elle ne peut faire face aux appétits sans limite de nouveaux Empires.

 

Ne pas avoir pris conscience de cela plus tôt est désespérant. Espérons qu’il ne soit pas désormais trop tard.

 

Enfin, au moment où l’on s’interroge sur les risques d’une troisième guerre mondiale, sans doute serait-il encore utile de méditer sur ces autres formules toujours émises par François Mitterrand, à savoir : « Le nationalisme, c’est la guerre » et « Les pacifistes sont à l’ouest et les missiles à l’est ».

 

A l’évidence, chaque jour qui passe atteste de la véracité de ces formules et de leur étonnante et triste actualité.

Gérard-David Desrameaux

 

 

 

 

07/09/2014

POUR UNE DEFENSE EUROPEENNE ET OPERATIONNELLE

Editorial

« Le nationalisme, c’est la guerre ». Cette formule souvent rappelée par un homme d’Etat qui ne mettait pas son drapeau dans sa poche est plus que jamais d’actualité.

Des bruits de bottes se font de nouveau entendre aux confins de cette Europe aux contours incertains.

Des menaces, des provocations, des gesticulations de toutes sortes, au demeurant partagées et toutes aussi irresponsables les unes que les autres, ravivent des tensions, entraînent des haines et maintiennent un climat lourd de conséquences.

Certains vont jusqu’à évoquer un retour au temps de la guerre froide.

Guerre froide ou guerre bien réelle pour certaines populations, un fait est là : la guerre est une nouvelle fois aux portes de l’Europe et force est de constater que l’Union européenne est bien désarmée, au sens propre comme au sens figuré face à une crise qu’elle n’a pas su anticiper ou tout simplement imaginer tant elle était persuadée – à tort bien évidemment - que la guerre relevait désormais du passé et relevait de l’impensable.

C’était à l’évidence sous-estimer la capacité de certains à confondre nationalisme avec patriotisme ? C’était aussi ignorer que les mêmes causes ou des causes voisines produisent souvent des effets du même genre. C’était en même temps accorder peu de crédit à la géopolitique et à l’histoire des peuples et des civilisations.

Des risques majeurs existent ainsi aux frontières de l’Union européenne.

Dans le même temps, le Proche-Orient connaît crises sur crises et le sang coule à flot, en Irak, en Syrie et en Libye notamment. Des fanatiques et terroristes font régner la terreur et menacent tous ceux qui ne pensent pas comme eux.

Les budgets militaires sont en hausse dans la plupart des pays du monde, notamment en Russie, en Chine et aux USA. Tel n’est pas le cas en Europe et en France, pour cause d’austérité et de restrictions budgétaires.

Au printemps dernier lorsque la question du respect ou non de la loi de programmation militaire 2014-2019 était posée et que des interrogations et des inquiétudes formulées ici ou là, y compris par le ministre de la défense, M. Le Drian, et ce, sur fond de malaise au sein de l’armée, le Premier ministre avait fait savoir qu’elle serait « totalement préservée ».

De fait, il était absolument nécessaire de « sanctuariser » comme il est coutumier de dire le budget de la défense au niveau où il avait été fixé à la fin de l’année.

Au-delà de tout esprit polémique il est cependant tout à fait légitime de s’interroger sur la nécessité ou non de faire mieux et de faire plus dans un contexte qui n’est pas caractérisé, c’est le moins que l’on puisse dire, par un esprit de détente et d’harmonie entre les nations, comme il vient d’être dit.

Aujourd’hui, il est absolument nécessaire de prendre conscience des enjeux et de la nature des défis.

En outre, il s’agit à l’évidence d’un domaine - celui de la défense et de la sécurité - dans lequel l’Europe doit s’investir à fond en procédant notamment à une mutualisation de nos dépenses en matière d’armement. Sans défense européenne forte et opérationnelle, il n’y a pas, il n’y aura pas d’Europe puissance, d’Europe souveraine.

 

Gérard-David Desrameaux