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13/02/2010

LES CONSEQUENCES FUNESTES D'UN DEFAUT DE GOUVERNANCE POLITIQUE DE L'UNION EUROPEENNE

Tribune Libre

L'Union européenne est actuellement dans une phase critique, non seulement en raison de la délicate mise en oeuvre des décisions institutionnelles issues du traité de Lisbonne, mais aussi de l'émergence d'une crise majeure liée au défaut de solidité financière des pays de l'Europe du Sud.

A bien regarder les choses en effet, la nouvelle Commission peine à décoller et devra compter avec un nouveau Parlement qui fera plus que jamais entendre sa voix. Un nouveau Président du Conseil européen vient d'être nommé, ce que semble oublier l'Espagne, ainsi qu'un nouveau ministre des affaires étrangères européen, tous deux paraissant ressentir quelques difficultés à trouver leurs marques tant vis-à-vis de la Commission que du Conseil. Ceci donne le sentiment d'une grande confusion, conduisant légitimement plus d'un citoyen européen à se poser la question de savoir qui fait quoi, sentiment que partage le Président Obama lorsqu'il annonce qu'il ne viendra pas à la prochaine rencontre UE/USA, refusant sans doute d'être également mêlé aux jeux futiles et dérisoires entretenus par ses partenaires outre-Atlantique.

Dans le même temps, l'Union européenne fait face à une sérieuse baisse de l'euro, attisée à tort ou à raison par les marchés, car la fragilité financière de la Grèce, suivie désormais de l'Espagne, du Portugal et de l'Italie fait craindre l'émergence d'une crise sérieuse en Europe.

Or l'Union européenne est toujours démunie des outils pertinents lui permettant de solutionner au mieux cette crise naissante et ce pour une raison bien simple : le traité de Maastricht n'autorise pas l'Union européenne ou quelque membre que ce soit à imposer des mesures contraignantes visant à redresser l'économie et les finances d'un autre Etat de l'Union.

Les Etats vont donc devoir payer l'erreur funeste de n'avoir jamais voulu se démunir de leurs prérogatives et de leur souveraineté dans les domaines clefs que sont l'économie et la fiscalité. En ces matières le chacun pour soi prévaut. L'impossibilité de toute gouvernance d'ensemble retardera, voire rendra illusoire toute prise de décision visant à solutionner cette crise de manière satisfaisante.

Au-delà de cette seule crise, il est donc mis à nouveau en évidence la faiblesse congénitale de l'Union sur le plan politique par défaut de volonté des Etats membres de surmonter leurs égoïsmes nationaux et de faire prévaloir l'intérêt général sur les intérêts particuliers.

A l'heure des grands ensembles (Chine, Brésil, Inde, USA, Russie), l'Union européenne confirme malheureusement une fois de plus qu'elle n'est qu'un nain politique, sans influence sur la marche du monde, et la désinvolture avec laquelle elle est maintenant traitée démontre que l'on n'hésite plus désormais à le lui faire savoir.

Pierre Forterre, vice-président du R.C.E.

 

 

 

 

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