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01/02/2016

Aux Européens de reprendre l'initiative

Editorial

 

(Extraits d’une intervention faite le samedi 16 janvier 2016 à Paris devant des responsables et militants de la cause européenne)

 L’Europe a certes progressé sur certains plans, en particulier sur le plan monétaire, même si bien des obstacles se sont présentés sur son chemin en l’absence notamment d’une politique économique commune et d’une harmonisation fiscale et sociale.

Mais nous assistons surtout, nonobstant certaines avancées généralement acquises à la faveur de crises à répétition et de sommets de la dernière heure, voire de la dernière chance, qui ternissent l’image de l’Europe auprès des citoyens, à une sorte de blocage, de paralysie.

L’Europe n’avance pas, car c’est l’intergouvernemental qui commande aujourd’hui. Il manque une volonté. Il manque une ambition européenne. Il manque surtout une vision claire de l’avenir de l’Europe.

Nous observons aussi une absence de véritable souffle, une absence de leaders ou de dirigeants, d’hommes politiques et de chefs d’Etat compris, ayant une dimension prophétique et un charisme suffisant permettant de galvaniser les énergies et d’entraîner des peuples gagnés par le doute.

Beaucoup parlent d’Europe, mais quid du contenu de cette Europe, de sa nature, de son objet ? Les réponses divergent de plus en plus et les citoyens de nos diverses nations sont de plus en plus perplexes.

Sans vouloir caricaturer, il faut admettre que l’élargissement prématuré de l’Union européenne avant de procéder à l’approfondissement indispensable si l’on voulait faire le choix d’une Europe politique plus intégrée, donc d’une puissance, a privilégié l’émergence d’une zone économique, d’une zone de libre échange.

Aujourd’hui, le projet européen vacille. Rares sont les femmes et les hommes politiques qui osent prendre la défense de l’idée même d’Europe. Le courage n’est pas très présent car l’air du temps ne suscite pas des vocations européennes.

Les nationalismes sont de retour. Les vagues migratoires et désormais l’arrivée massive dans certains Etats de l’Union de réfugiés dans le plus grand désordre ravivent les peurs, les craintes et les angoisses et ces dernières sont exploitées par les europhobes de toujours.

Dans le même sens, il faut regretter et plus encore dénoncer l’absence de concertation et de coordination dans un trop grand nombre de domaines.

Chaque Etat se doit en effet d’agir en concertation avec les autres Etats.

Prenons à titre d’exemples, parmi beaucoup d’autres :

Le problème des réfugiés et la position de la chancelière Angela Merkel.

L’absence de politique étrangère, sinon commune, du moins concertée, en dépit de l’existence d’une ministre des affaires étrangères, vice présidente de la Commission.

L’absence de défense européenne alors qu’il serait utile de procéder au moins à une mutualisation des moyens et à une meilleure répartition des charges.

L’absence d’harmonisation fiscale, sociale, économique.

Sur un certain nombre de points, il y a urgence à sortir de l’ambiguïté, si nous voulons que l’image de l’Europe auprès des peuples de l’Union ne soit pas davantage ternie.

Quid, à cet égard des Etats qui ne respectent pas l’Etat de droit ? Je pense notamment à la Hongrie et à la Pologne.

Quid de Schengen ? Quid des relations avec la Turquie, qui n’a évidemment pas sa place au sein de l’Union européenne si nous faisons le choix d’une Europe puissance. * (voir Pour une Europe puissance, p. 144). Quid également des relations avec l’Ukraine ?

Il faut en finir avec une certaine forme de cynisme et tenir un discours clair et responsable sur tous ces points comme sur beaucoup d’autres.

L’Europe, qui n’a pas anticipé certains événements du fait que les Etats jaloux de leurs prérogatives ne l’ont pas dotée des instruments de la puissance, est débordée et, comble du paradoxe, montrée du doigt.

Or, c’est l’impéritie des Etats, c’est le refus de toute structure d’essence fédérale qui permet aux europhobes de toujours de dénoncer et de condamner l’Europe.

Si l’Europe a failli sur bien des points, c’est parce qu’elle ne disposait pas des moyens lui permettant de mener une politique de puissance, c’est-à-dire dotée des instruments de la souveraineté.

Promouvoir une Europe puissance, une Europe souveraine, c’est assurément un grand dessein mobilisateur.

A cet égard, j’ai toujours dénoncé la collusion de fait entre les souverainistes et les adeptes d’une Europe se réduisant à une simple zone de libre échange.

A cet égard aussi, il faut rappeler que j’ai toujours estimé qu’il fallait, face à cette collusion, appeler les défenseurs de l’Europe puissance à se rassembler en transcendant leurs clivages politiques pour faire avancer ce grand projet, ce grand dessein.

Face à la montée en puissance des populismes et des replis identitaires et nationalistes, il faut que les partisans d’une Europe puissance, d’une Europe souveraine, au-delà de leurs légitimes différences sachent transcender leurs clivages et divergences.

Face au silence des politiques, face à la timidité des partis politiques, face à l’inertie des forces hier mobilisées en faveur de la construction européenne et aujourd’hui bien promptes à mettre leur drapeau dans leur poche, Il faut reprendre l’initiative. Comment ?

 

Se contenter de vouloir unifier des forces en créant une structure unique regroupant plusieurs organisations ne permettrait pas de relancer une dynamique. Un plus un font rarement deux.

En revanche, il convient d’établir des liens entre différentes associations et organisations militant en faveur de la construction européenne en s’inspirant de la devise de l’Union européenne : « Unis dans la diversité. ». Etablissons des convergences, des relais, amplifions nos messages respectifs dès lors qu’ils vont dans le même sens. Sachons nous mettre d’accord sur les objectifs fondamentaux qu’il convient d’atteindre.

Là encore, il faut définir et affiner le grand dessein d’Europe souveraine.

Il faut s’entendre sur des valeurs. Il faut devenir plus offensifs, ne pas se contenter de slogans creux et vagues. Il faut faire preuve de plus de pédagogie. Il faut donner du sens et du contenu au concept d’Europe que nous entendons défendre et promouvoir. Il faut être en effet particulièrement rigoureux et précis quand on se déclare favorable à la construction européenne.

Il faut surtout expliquer pourquoi l’Europe souveraine, si elle existait, permettrait aux différents Etats qui la composeraient, d’exister davantage sur la scène du monde.

Sachons désigner nos adversaires qu’ils soient europhobes, eurosceptiques ou souverainistes.

Nous pouvons également envisager des actions ponctuelles, établir des pétitions, publier des communiqués.

Les temps sont mauvais pour l’Europe.

Des vents contraires se sont abattus au dessus des différents pays de l’Union.

On observe une absence de volonté politique, une absence de courage et souvent de convictions européennes chez la plupart des dirigeants politiques, nationaux et européens.

Certes, quelques personnalités à Bruxelles, à Strasbourg, notamment, disent et semblent vouloir faire progresser la construction européenne.

 

Pour autant, nous ne pouvons que déplorer et regretter l’absence d’initiative forte et concrète.

La simple évocation d’une relance du projet européen suscite ici et là maintes réticences.

Alors, on se contente de colmater les brèches.

On gère. On fait le dos rond. On attend des jours meilleurs.

On parle d’Europe, sans y croire vraiment.

Une dynamique nouvelle s’impose au plus haut niveau. Un nouveau départ est nécessaire. Il faut aller vers un acte fondateur fort.

Des associations, des groupes et mouvements comme les nôtres ont un rôle à jouer à la fois auprès des citoyens, des partis.

Ils se doivent aussi d’interpeller les dirigeants politiques, les gouvernants et les chefs d’Etat afin qu’ils lancent un appel en faveur d’une relance du processus de construction européenne et s’emploient réellement à porter un tel projet.

L’Europe à 28, il faut l’accepter, ne peut être aujourd’hui le cadre idéal pour l’Europe souveraine préconisée.

Celle-ci peut et doit se faire, mais au départ, en tout état de cause, elle ne peut que concerner un nombre limité d’Etats désireux de s’engager dans la voie d’un véritable fédéralisme impliquant des délégations, voire des abandons de souveraineté.

Peut-on, doit-on parler d’avant-garde ? de l’Europe des trois cercles, concept défendu en son temps par le président François Mitterrand ou du projet Europa préconisé par le président Valéry Giscard d’Estaing ?

L’Europe de nos vœux est à construire. N’oublions jamais qu’il s’agit de construire l’Europe des hommes, l’Europe des citoyens et non l’Europe des nationalismes et des tribus, ni même celle des seuls marchands.

C’est à une communauté de destin qu’il convient de donner le jour.

A cet égard, parmi bien d’autres propositions qu’il conviendrait de faire, nous devrions réfléchir sur l’intérêt de faire coïncider les élections européennes avec les élections nationales propres à chaque Etat, cette mesure permettant à la fois une meilleure mobilisation et une européanisation des programmes, le renforcement du Parlement européen avec une meilleure prise en considération du poids démographique des Etats, une valorisation en toute circonstance de la devise européenne, de l’Hymne et du drapeau européen et un renforcement de la notion de citoyenneté européenne.

Une véritable mobilisation s’impose, avec l’espoir qu’il n’est pas désormais trop tard.

 

Gérard-David Desrameaux

 

14/04/2014

POUR UNE EUROPE SOUVERAINE

Editorial

Dans un précédent livre Pour une Europe puissance, dans un monde plus ordonné publié en 2005 chez le même éditeur, je dénonçais « la collusion de fait entre les souverainistes et les adeptes d’une Europe qui se réduirait à une simple zone de libre échange ».

A travers divers textes qui se voulaient être autant de plaidoyers que de leitmotivs, j’appelais tous les défenseurs de l’Europe puissance à se rassembler en transcendant leurs clivages politiques pour faire avancer ce grand projet.

Dans l’introduction, j’indiquais notamment : « Je crois en une Europe qui oserait s’affirmer en tant que telle, c’est-à-dire en tant qu’Europe puissance, afin de permettre aux Etats, aux nations et aux peuples qui la composent de compter et de ne pas perdre leur rang et leur rôle.

Je crois en une Europe des valeurs, forte, imprégnée d’humanisme, de raison, de la philosophie des lumières et de son héritage culturel, respectueuse tant des droits et des devoirs de l’homme et de la femme, qui sache s’affirmer et s’imposer afin de faire respecter précisément ces valeurs et ces principes pour lesquels des générations entières ont combattu, parfois au sacrifice de nombreuses vies.

Je crois en une Europe unie qui permettrait à chacune des nations qui en ferait partie d’enrayer son inéluctable déclin si d’aventure elles entendaient rester à l’écart de ce projet, de ce grand dessein comme j’ai l’habitude de le désigner. »

Car l’Europe, en effet, est un grand dessein. Sous réserve, évidemment que l’on ne se contente pas  de construire l’Europe des marchands, mais que l’on ait vraiment à cœur de faire celle des citoyens et des peuples d’Europe.

Expliquer, expliquer encore et toujours les raisons de croire en l’avenir de l’Europe en tant que puissance m’a toujours paru être quelque chose  de consubstantielle à notre propre survie en tant que civilisation.

Abandonner une part de souveraineté au niveau de chaque nation, c’est aller vers une souveraineté partagée au niveau européen, c’est accepter l’idée d’une Europe souveraine. Or, une Europe souveraine, c’est permettre aux peuples qui l’habitent de continuer à pouvoir jouer un rôle sur la scène du monde et amplifier l’écho de leurs voix dans le concert des nations.

Dès 1992, je dénonçais une politique d’élargissements prématurés : « Vouloir anticiper là encore les échéances, ne conduirait qu’à provoquer l’écroulement d’un édifice dont on doit d’abord consolider les bases si l’on souhaite qu’il puisse résister aux aléas de l’Histoire. »

L’élargissement de l’Europe ne doit pas être une fin en soi et servir d’alpha et d’oméga au projet européen.

L’Europe est confrontée à une grave crise d’identité. Nous le savons depuis longtemps. En mai 1994, j’indiquais : « L’Europe qu’il s’agit de construire est celle des citoyens et non celle des nationalismes et des tribus.»

Dans le même sens, il m’a toujours paru fondamental pour l’avenir de l’Europe que les femmes et les hommes d’Europe sachent transcender leurs clivages partisans sous peine de rendre impossible la concrétisation de cette grande idée qu’est le concept d’Europe unie.

L’Europe n’est pas qu’un espace géographique. C’est aussi et surtout une histoire et une culture.

De l’antiquité gréco-romaine jusqu’à l’époque contemporaine en passant par la Renaissance, l’Europe a joué un rôle fondamental dans l’émergence d’une civilisation phare et n’a pas cessé d’essaimer idées et projets qui ont fait le tour du monde.

Là où certains raisonnent en termes de parts de marché, il faut que nous raisonnions en termes de civilisation et c’est cette approche qui doit guider nos pas.

Promouvoir une Europe puissance, une Europe souveraine permettra précisément à cette civilisation de rayonner et de se développer.

A l’évidence, tous les Etats de l’Union  ne sont pas prêts à faire le saut qualitatif qu’impose cette approche et cette volonté de franchir un pas décisif. Aussi, est-il urgent qu’une avant-garde, un noyau dur se constitue afin de donner l’impulsion nécessaire. Rien ne serait pire que l’inaction et le sentiment que décidément l’Europe Unie demeure un vœu pieux.

Toujours dans le même sens, j’écrivais en septembre 2003 : «Aussi, le moment est-il sans doute proche où quelques-uns des Etats fondateurs et quelques autres Etats membres de l’Union européenne devront prendre des initiatives fortes afin de donner le jour, au sein de l’Union actuellement en devenir, à cet embryon véritable de l’Europe puissance que nous appelons de nos vœux.»

Avec mes amis du Rassemblement Civique pour l’Europe, club de réflexion et de propositions politiques, j’ai toujours milité et tenté d’œuvrer en faveur d’une Constitution européenne qui aurait pu être, qui aurait dû être l’acte fondateur de cette Europe puissance, de cette Europe souveraine. C’est pourquoi le premier éditorial retenu dans ce livre explicite les raisons de mon choix en faveur du oui lors du référendum relatif au traité constitutionnel de 2005. Les textes suivants constituent autant de plaidoyers et de leitmotivs en faveur de l’émergence d’une Europe souveraine, seule réponse crédible aux thèses des europhobes qui défendent le souverainisme au niveau des seuls Etats et se trompent ainsi de temps et d’époque.

Mis bout à bout et précédés d’un court texte rappelant le contexte dans lequel s’inscrivait chacun de ces textes, ils complètent ceux qui étaient réunis dans Pour une Europe puissance dans un monde plus ordonné et ont la « modeste ambition » de proposer des pistes de réflexion, voire des solutions pour permettre au projet européen de rebondir et de retrouver l’adhésion des peuples.

Puissent les quelques propositions et idées développées tout au long des pages qui suivent alimenter positivement le débat et être relayées par les acteurs du changement au niveau européen, c’est-à-dire bien sûr les dirigeants mais aussi les citoyens.

Puissent-ils aussi constituer autant de réponses de nature à endiguer la montée en puissance  d’europhobes qui ne mesurent pas les effets négatifs que ne manqueraient pas d’entraîner pour chacune des nations d’Europe la mise en œuvre de leurs propres propositions.

 Gérard-David Desrameaux

 * L’auteur reproduit ici l’introduction de son dernier livre : Pour une Europe souveraine, Ecrits et plaidoyers.

Dans le même sens, il en reproduira prochainement la conclusion.

30/12/2011

BATIR UNE EUROPE DES PEUPLES ET DES CITOYENS

Editorial

 

L’Europe « fait la une » de la plupart des journaux, quotidiens, hebdomadaires et mensuels. Mais cette «une» n’est pas à son avantage. Les titres se suivent et se ressemblent, ainsi : «Europe, le sommet de la dernière chance», « Semaine cruciale pour l’Europe », « La semaine de tous les risques».

Les eurosceptiques qui n’attendent qu’une chose, à savoir que sonne le glas de l’Europe et que disparaisse cette union abhorrée et décriée peuvent bomber le torse et dire avec délectation : « On vous l’avez bien dit, nous avions raison, l’Europe est un projet voué à l’échec ».

Les nationalistes et les souverainistes de tous les pays haussent le ton. Ils se croient autorisés à proclamer la bonne nouvelle : l’Europe se meurt, l’euro sombre ! Voilà ce que semblent, en effet, entonner les plus farouches adversaires de la construction européenne.

Au lieu de cela, nous disons : « Peuples d’Europe, ressaisissez-vous, ne vous laissez pas dépossédés d’un projet qui est le vôtre et qui ne doit pas être dénaturé par ceux qui pensent « l’Europe » qu’en termes de marchés, de commerce, de concurrence, alors que l’Europe doit d’abord être celles de peuples unis, désireux de s’associer dans une démarche commune afin de compter aujourd’hui et demain sur la scène du monde.

L’Europe, c’est avant tout un projet de civilisation, un projet de société. Elle passe par des échanges et des liens culturels de plus en plus forts afin de cimenter ses bases et faire en sorte qu’elle bénéficie des atouts de sa diversité et non qu’elle subisse les désagréments de ses différences.

L’Union de l’Europe  ne saurait à cet égard s’accommoder du climat malsain qui se développe actuellement en son sein et accepter que des irresponsables s’en prennent, les uns aux Anglais, les autres aux Italiens, aux Grecs, aux Européens du sud, aux Allemands, voire aux Français.

Il y a là des relents de nationalisme qui ne sied pas à notre projet commun : bâtir une Europe des peuples et des citoyens.

François Mitterrand rappelait souvent que : « Le nationalisme, c’est la guerre ».

Puisse l’avenir nous épargner le retour des vieux démons, tout en sachant que le patriotisme, y compris un certain patriotisme européen, ne doit pas être confondu avec le nationalisme exacerbé que nous dénoncions en tant que facteur de fanatisme.

Un patriotisme européen qui ne serait pas porté à l’outrance permettrait sans doute de développer chez les peuples d’Europe le sentiment d’appartenir à cette communauté de destin que nous appelons de nos vœux et de forger une identité sans laquelle rien de sérieux ne se construit.

En un temps où de grands ensembles émergent et où s’édifient des Etats-continents, l’Europe ne peut demeurer une simple zone d’échanges et de circulation car c’est son existence-même qui risquerait à terme d’être compromise.

Un juste équilibre doit dès lors être recherché : forger une puissance européenne dotée d’une identité, de principes et de valeurs sans pour autant sombrer dans les excès d’un nationalisme outrancier qui serait dévastateur pour la France, l’Europe et le Monde.

 

Gérard-David Desrameaux,

Président-fondateur du RCE