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28/03/2010

POUR UNE MEILLEURE DISCIPLINE AU SEIN DE LA ZONE EURO

Editorial 

 

Un accord vient enfin d’être passé, s’agissant de l’aide qu’il convient d’apporter à la Grèce, confrontée, nous le savons tous, à une grave crise économique, financière et sociale.

 

Les seize pays de la zone euro ont en effet décidé après bien des hésitations et après avoir surmonté bien des divergences d’accorder des aides et des prêts bilatéraux tout en faisant appel au Fonds monétaire international (FMI) à hauteur, semble-t-il en l’état actuel des informations, d’un tiers de l’ensemble de l’aide susceptible d’être accordée.

 

Certes, on peut comprendre les réticences à l’égard de l’intervention du FMI dans la mesure où celle-ci  porte atteinte, dans une certaine mesure, à l’image de la zone euro et bien évidemment à la crédibilité de l’euro, cette monnaie créée par les Européens le 1er janvier 1999.

 

Pour autant, il ne faut pas voir, me semble-t-il, dans l’intervention du FMI une humiliation de l’Europe mais plutôt la preuve qu’il est désormais indispensable de tirer les leçons qui s’imposent pour que l’Europe, précisément, et plus particulièrement en son sein la zone euro, se dote des outils nécessaires à une meilleure harmonisation et des instruments permettant de faire face à des crises comme celles que nous connaissons aujourd’hui, en créant, par exemple, ce Fonds monétaire européen (FME) invoqué à juste titre par certains.

 

Dans cette affaire, l’Allemagne a depuis le début une conception tranchée qui diffère de celle de ses partenaires et sa position peut dans une certaine mesure, là encore, se comprendre eu égard à la discipline qu’elle s’est imposée à elle-même.

 

En outre, force est de  constater que l’euro sans l’Allemagne serait moins crédible et que, n’en déplaise à ses détracteurs, en l’absence de l’euro nous aurions déjà subi une série de dévaluations et nos économies auraient été encore davantage mises à mal.

 

L’esprit européen implique précisément une discipline de tous les partenaires et l’on ne peut qu’espérer que de cette crise surgira une volonté commune de marcher au même rythme.

 

Encore une fois, nous disons et ne cesserons de répéter que l’Union européenne n’a de sens et d’avenir que si elle agit de concert et s’engage dans la même direction, notamment au plan budgétaire.

 

Comment peut-on, par exemple, prétendre bénéficier des avantages résultant de l’existence d’une monnaie unique et mener à sa guise, au gré de ses intérêts à court terme, une politique économique totalement indépendante et déconnectée de celle de l’ensemble ?

Les peuples d’Europe comme leurs « Gouvernants » se doivent d’accepter ces nécessaires convergences qui permettront au projet européen d’aller de l’avant et de se consolider.

 

Une union toujours plus étroite entre les membres s’impose et si l’on veut que s’instaure une nécessaire solidarité entre les Etats de la zone euro, il incombe à ceux-ci d’accepter un meilleur encadrement et les contrôles qui en découlent, de respecter les règles  arrêtées collectivement, de ne tolérer ni comptes faussés, ni dissimulations et d’accepter, en revanche, une discipline commune.

 

L’Europe ne peut et ne doit être, en effet, un château de sable laissé à la merci de la moindre vague, car qu’adviendrait-il en cas de véritable déferlante ? C’en serait assurément fini pour longtemps du devenir de l’Europe.

 

Il faut se mettre d’accord sur le rôle et les objectifs assignés à la zone euro et franchir l’étape suivante en ne donnant pas raison aux détracteurs de l’euro qui se confondent pour l’essentiel avec les eurosceptiques de toujours, en d’autres termes les adversaires de l’Europe.

 

Nous savons qu’ils sont nombreux et impatients. Régulièrement, ils annoncent la mort de l’euro. Les mêmes se réjouissent aussi bien quand le taux de la devise est à la baisse qu’en sens inverse. Ils font flèche de tout bois et n’attendent que le moment où ils pourront prononcer l’éloge funèbre de cette devise qu’ils abhorrent.

 

Nous ne devons pas leur donner raison. Oui, il importe de sauver l’euro car sans le succès de cette monnaie, l’Europe ne sera pas pleinement souveraine sur la scène du monde.

 

Gérard-David Desrameaux, Président-fondateur du RCE

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