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01/11/2009

L'EDITORIAL DE GERARD-DAVID DESRAMEAUX

                                                                                                              

A propos de l’Europe et des accords de Zurich :

 

La signature récente à Zurich d'accords qualifiés d'historiques entre la Turquie et l'Arménie doit certes être saluée comme il se doit, car tout accord qui va dans le sens de la paix et du rapprochement entre les peuples est positif en soi.

Pour autant, il serait illusoire, voire désobligeant de la part de l’Union européenne, de laisser accréditer la thèse selon laquelle ces accords devraient renforcer les chances de la Turquie d’intégrer l’Union européenne.

Je le dis une nouvelle fois, et ce n’est pas faire offense à la Turquie que de le dire : l’Union européenne ne peut et ne saurait perdurer dans une stratégie d’élargissement sans se condamner  à disparaître et à s’abîmer dans les eaux profondes  d’une simple utopie.

L’Europe est aujourd’hui freinée dans ses rêves et ses ambitions du fait d’élargissements mal préparés et d’une absence complète d’approfondissement préalable.

S’étendre au demeurant au-delà des limites naturelles  de l’Europe, c’est pour elle entériner l’idée que le concept d’Europe souveraine, tant décrié par quelques beaux esprits aux convictions européennes incertaines, est définitivement abandonné faute d’ardents défenseurs d’un projet européen crédible et valable pour notre siècle.

Nous ne pouvons et  ne devons nous résigner à cette perspective car ce serait condamner les peuples d’Europe à jouer demain sur la scène du monde un rôle mineur puis à disparaître du fait de leur dilution dans le tourbillon d’une mondialisation non maîtrisée.

 

A propos de la présidence du conseil de l’Union européenne :

 

La candidature de Tony Blair ne me paraît pas celle que nous devrions retenir pour la présidence du conseil de l’Union européenne.

Il ne s’agit pas de contester sa légitimité, son charisme, sa stature d’Homme d’Etat, son talent, voire sa personnalité, mais il me semble que ce serait un très mauvais signal que de désigner à la tête de l’Union un homme issu d’un pays qui, à l’instar de ce qu’a rappelé récemment l’ancien  premier ministre, M. Edouard Balladur, ne fait partie ni de la zone euro, ni de la zone Schengen et comme le précisait déjà un communiqué du RCE il y a plusieurs mois.

Rappelons aussi que la Grande-Bretagne n’applique pas la Charte des droits fondamentaux  et bénéficie de nombreuses exemptions et dérogations.

Un homme comme Jean-Claude Juncker me semble davantage répondre aux critères qui devraient être pris en considération, en l’état actuel des candidatures.

On ne peut que regretter, au demeurant, l’absence de personnalités de tout premier plan capables d’incarner un projet européen crédible, dotées d’un véritable charisme et porteuses d’un discours aux accents prophétiques.

Cette absence concourt à l’évidence au manque de dynamisme de l’Union dans le contexte actuel.

 

               Gérard-David Desrameaux

               Président-fondateur du RCE

 

 

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